Alors qu’elle emménage avec sa fillette dans la maison familiale de son conjoint décédé, une jeune mère se met à soupçonner que la lugubre fabulation d’une vieille voisine soit véridique. Celle-ci lui affirme qu’une mystérieuse femme tentera de venir lui enlever sa fille.
The Moonday Witch s’inspire du poème tchèque Polednice de Karel Jaromir Erben. Le réalisateur Jiri Sádek, qui signe ici un premier long-métrage, s’en tire assez bien avec le langage cinématographique. C’est-à-dire qu’il y a un véritable travail de l’image, autant par la somptuosité des paysages, que par certaines insistances ou cadrages qui aident souvent à dresser l’assise de la protagoniste. On devient alors très confiant comme spectateur et on se dit qu’avec un tel emballage, le cadeau sera colossal.
Très rapidement, on plante les décors avec des thèmes plus ardus comme le deuil, la solitude et même la dépression. Peu de scènes s’écoulent toutefois avant qu’une cloche ne résonne à notre esprit et qu’on constate la duperie. Sans être complètement inintéressant, The Moonday Witch perd vite de l’intérêt quand on saisit les corrélations que son scénario emprunte au succès planétaire de Jennifer Kent, The Babadook.
Exception faite de ce petit garçon survolté et criard, que l’on a troqué pour une petite fille plus calme (merci pour nos oreilles!), on a l’impression de regarder un remake. Cette impression de plagiat se gonfle en nous au fil des épisodes de l’histoire. Certains rebondissements deviennent donc prévisibles et l’intrigue plonge vers une fin complètement désincarnée. Cela dit, l’originalité est une valeur discutable et nombre de très grands films tirent profit d’œuvres antérieures qu’on a réinterprétées. Ce qui chatouille, pour The Moonday Witch, c’est que la photocopie est paresseuse. Le cinéaste peine à explorer un angle plus spécifique qui lui tient à cœur, mais ne reproduit pas aussi habilement les notations psychologiques.
De leur côté, les acteurs jouent tous avec la conviction souhaitée, mais cela ne suffit pas à tout panser. Si l’on avait mieux abordé le filon du texte, derrière lequel on se cache pour offrir une reprise peu inspirée d’un film existant, on aurait pu nous faire voyager beaucoup plus. Et si le sceptique souligne que c’est peut-être le film de Jennifer Kent qui s’est inspiré du poème Polednice, son argumentation ne pourra résister à l’analyse des emprunts visuels (même les actrices principales se ressemblent) et stylistiques. Il en résulte un film acceptable sans plus, versant davantage dans le mélodrame que l’horreur.
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