The Crescent, présenté à la dernière édition du TIFF, est sorti tout droit de l’imagination de Seth A Smith (Lowlife 2012), un réalisateur qui prend des risques, sans se préoccuper de respecter les conventions du genre. Il nous présente ici un film traitant du deuil et de la nécessité de passer à travers cette épreuve.
Beth et son fils Sam ont survécu à un accident qui les laisse en deuil d’un mari et d’un père. Ils prennent refuge chez la grand-mère du bambin, dans sa demeure intime sur la plage. Bien qu’ils se trouvent assez éloignés des voisins, plusieurs viennent néanmoins les saluer à leur arrivée. Ils semblent initialement inoffensifs, mais leurs visites deviennent de plus en plus menaçantes alors qu’ils démontrent une obsession grandissante pour Sam.
La majorité du film repose sur ce jeune acteur de deux ans, fils du réalisateur, qui joue surprenamment bien son rôle autant quand il se retrouve seul que face à d’autres. Les performances qui l’accompagnent sont plus mystérieuses, rendant souvent difficile pour le public de deviner ce qu’un personnage pense ou de saisir ses intentions réelles. Si le tout devient clair à la fin, on passe tout de même la majorité d’une heure à se demander où le réalisateur veut en venir. Pour certains spectateurs, cette incertitude se traduira en une tension intense, une peur de ce qui guette inévitablement la jeune famille. Pour d’autres, la confusion et le rythme assez lent du film seront sans doute un irritant à leur expérience.
Au delà de son atmosphère anxieuse, The Crescent nous propose son lot de visuels assez artsy, mais tout de même moins que ce que sa bande-annonce nous laisse croire. Le générique du début, surimposé sur des images de couleurs qui se mélangent, donne bien le ton aux événements qui suivent. Quand l’histoire prend un éventuel virage vers le surnaturel, le look unique de ces peintures se marie plutôt bien avec le reste. La cinématographie est intéressante, les risques qui sont pris sont bien calculés et le résultat est un beau film qui capture notre curiosité et nous donne l’impression d’être à la plage avec la mère et son fils.
En conclusion, The Crescent n’est probablement pas pour tout le monde, mais pour ceux qui savent apprécier ces films d’horreur indies qui sortent du moule, il s’agit une trouvaille très intéressante. Sa projection a déjà été annoncée dans d’autres festivals, on ne peut donc qu’espérer qu’il se trouvera bientôt une place au Québec.
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