Il y a déjà deux ans de cela que Pokemon GO a pris le monde en otage, en nous permettant d’atrapper des monstres virtuels avec notre téléphone mobile. Et si votre appareil vous permettait de capturer de vrais monstres?
C’est la prémisse initiale de Nekrotronic la dernière offre disjonctée de Kiah Roache-Turner (Wyrmwood: Road of the Dead), présentée en première mondiale au TIFF. En effet dans cet univers on ne peut plus fou, les démons ont pris d’assaut Internet et les nécromanciens, descendants de familles ancestrales aux pouvoirs surnaturels, doivent s’adapter afin de pouvoir les vaincre. Le film met en vedette Monica Bellucci, qui semble prendre plaisir à son rôle, se glissant dans la peau de l’ancienne héroïne devenue reine des enfers.
On retrouve ici un peu de tout, sauf du nouveau. Le film pourrait facilement passer pour un remake excentrique de Ghostbusters, situé dans un monde technologiquement supérieur et où le combat centenaire contre les forces du mal est pratiquement militarisé. Nos protagonistes manipulent ici des canons plasma ainsi qu’une multitude d’armes similaires pour défoncer la gueule des humains possédés par les entités démoniaques. À travers ces aventures et mésaventures, le héros doit apprendre à contrôler ces pouvoirs et trouver un sens quant à sa place dans cet univers.
Si le tout semble aux premiers abords une métaphore sur le pouvoir de la technologie sur la ses utilisateurs, le thème n’est que peu exploré alors que rien ici n’est pris au sérieux. Seule la performance de Caroline Ford (Once Upon a Time) ancre occasionnellement le film dans l’émotion qu’il aurait mérité d’exploiter. La dernière partie repose presque entièrement sur ses épaules alors que son personnage est la seule preuve qui nous est offerte de la souffrance et des sacrifices des nécromanciens. Cette actrice se mérite définitivement une place dans le genre et on espère avoir la chance de revoir ses talents bientôt.
Les effets visuels donnent au film une esthétique de plutôt faible qualité que l’on pourrait lui pardonner s’il n’en faisait pas une si grande utilisation. En contraste, les effets pratiques, costumes et maquillages, sont généralement solides et d’un réalisme surprenant, bien qu’ils ne s’égarent que très rarement du déjà vu. Si le look cinématographique du film est parfois maladroit, il en reste un ensemble assez dynamique et attrayant.
Nekrotronic ne réinvente certainement pas le genre, mais il en vaut tout de même le détour. Malgré quelques faux pas, le concept est intriguant et il en demeure une expérience divertissante.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.