Avant de célébrer la Saint-Jean, il semblait important de nous remémorer certaines productions d’épouvantes intéressantes, qui proviennent d’ici. Voici 10 suggestions de films qui, chacun à leur manière, ont apporté une touche d’horreur au paysage québécois:
10- Le diable est parmi nous (1972)
Après le suicide un peu louche de son ami, un jeune homme se voit confronté à une série d’événements étranges. Messe noire et orgie sont au rendez-vous. Ce film de Jean Beaudin, ancré dans une esthétique des années 1970, pourrait rappeler un peu certains gialli. Les experts pourraient y déceler certaines similitudes, mais le film de Beaudin se différencie à d’autres niveaux. Nous avons un journaliste enquêtant sur une mort mystérieuse, qui va le guider dans un tourbillon d’horreur. Produit par Cinepix, et mettant en vedette Daniel Pilon, Louise Marleau et l’incomparable Danielle Ouimet, immortalisée l’année précédente avec Daughter of Darkness, ce film québécois mériterait d’être plus connu. Par ailleurs, un visionnement vous donnera peut-être envie de lire l’excellente biographie de John Dunning, You’re Not Dead until You’re Forgotten, pour élargir vos connaissances sur cette figure emblématique du cinéma d’ici. Co-fondateur de Cinepix, Dunning a été impliqué entre autres dans My bloody Valentine, Happy Birthday to Me, Rabid, Shivers et Whispers.
9- Crawler (2008)
Un chantier de construction est aux prises avec un bulldozer démoniaque qui s’en prend aux ouvriers. L’histoire est simple… et tordue! Il est cependant difficile de ne pas saluer au passage la passion et l’énergie qui se dégage de ce petit série B. Comme production indépendante financée avec des fonds privés, il y a certes de quoi piquer notre curiosité. On s’y amuse bien plus qu’avec plusieurs grosses productions américaines. Artiste à différents niveaux, Sv Bell (Sylvain Bellemare) est un nom à suivre pour chaque fanatique d’horreur du Québec. Il signe la réalisation de Crawler, qui est unique en son genre. Par ailleurs, sa boîte Black Flag Pictures regorge de titres à découvrir. Nous vous invitons grandement à vous y risquer.
8- Le Collectionneur
Une détective tente de mettre la main sur un tueur en série qui dérobe certaines parties de ses victimes. Pouvant faire figure de The Silence of the Lambs Québécois, cette adaptation d’un roman de Christine Brouillette, par le metteur en scène Jean Beaudin, renferme plusieurs passages mémorables.
7- Les sept jours du Talion (2010)
Un chirurgien dont la fille a été kidnappée, violée et tuée, décide de faire sa propre justice. Il enlève l’agresseur pour le torturer à son tour. Ce thriller, réalisé par le cinéaste Podz, est si réaliste que l’horreur qui s’en dégage est excessivement prenante. Adapté du roman de Patrick Senécal, qui en a d’ailleurs rédigé le scénario, le long-métrage bénéficie d’une mise en scène experte, qui transmet une certaine noblesse à la formule «torture porn».
6- The Uncanny (1977)
Dans cette anthologie signée Denis Héroux, un écrivain spécialiste de l’horreur nous plonge dans trois histoires différentes pour nous faire comprendre que les chats ont des facultés surnaturelles. Non seulement l’ensemble est extrêmement divertissant, mais impossible de passer sous silence ce film de ce réalisateur emblématique du Québec. Regarder Peter Cushing, Donald Pleasence et Ray Milland jouer avec des acteurs d’ici comme Catherine Bégin ou Donald Pilon reste un véritable délice.
5- 5150 rue des Ormes (2009)
Suite à une chute à vélo devant la mauvaise maison, un jeune étudiant en cinéma sera séquestré et découvrira bientôt le terrible secret de la famille qui le tient prisonnier. Seconde adaptation de Patrick Senécal (après Sur le Seuil) de la part du réalisateur Éric Tessier, 5150 rue des Ormes débute lentement comme un suspense, puis bascule vertigineusement vers l’horreur. Si Marc-André Grondin joue avec la conviction qu’on lui connaît, Sonia Vachon illumine complètement l’écran à chacune de ses apparitions. Utilisée à contre-emploi, l’actrice est tout simplement saisissante.
4- Bikini Girls on Ice (2009)
L’autobus d’une équipe de soccer féminine, qui prépare un lave auto en bikinis, fait un arrêt dans une station-service abandonnée. Comme on peut le deviner, il s’y cache un psychopathe. Ce petit slasher tourné en anglais, par le montréalais Geoff Klein, est tout ce qu’il y a de plus sympathique, si vous aimez ce sous-genre de l’horreur. Lors de sa visite à Fantasia, alors qu’il nous présentait Pinup Dolls on Ice, la suite, le cinéaste a avoué souhaiter faire une trilogie. Souhaitons donc que le meurtrier dénommé Moe nous revienne bientôt.
3- Discopathe
Les pulsations et le rythme de la musique disco réveille une pulsion meurtrière chez un jeune homme au passé peu orthodoxe. Ce que le réalisateur Renaud Gauthier a accompli avec son Discopathe est un véritable tour de force. Certains meurtres sont le résultat d’exercices de style des plus savoureux. Si l’on aime moindrement ce type de film, on se laisse bercer par cet hommage au disco et aux films de tueurs en série. Par ailleurs, la présence et le talent de Rémy Couture forment une équation parfaite avec le récit.
2- Sur le Seuil (2003)
Au moment où un meurtrier se met à fusiller des enfants, un auteur de romans d’horreur à succès s’ampute les doigts et essaie de s’enlever la vie. Le docteur chargé de son cas va bientôt découvrir un lien entre les incidents. Cette adaptation d’Éric Tessier du roman de Patrick Senécal est pour le moins jouissive. Il est très rare que l’on puisse voir un récit d’épouvante tourné avec autant d’ampleur et de budget au Québec. Une distribution d’acteurs de talent rend l’ensemble encore plus puissant.
1- Turbo Kid (2015)
Dans ce film post-apocalyptique, il y en a vraiment pour tous les goûts. Rarement, au Québec, peut-on voir un amalgame si réussi d’action, d’horreur, de western et d’aventure. Si les effets sanguinolents présentent une grande originalité et que la distribution cinq étoiles est irréprochable, Laurence Lebœuf crève littéralement l’écran dans le rôle d’appel. L’actrice s’impose, fait briller l’écran et compose un personnage qui marquera la mémoire collective du public pour longtemps.
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