mr mercedes

[Critique] Trilogie Mr Mercedes: King fonce dans le tas!

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3.5
Note Horreur Québec

États-Unis, 2009.

C’est la crise économique. L’aube commence enfin à se lever sur cette nuit glaciale où des centaines de gens fauchés attendent en ligne pour l’ouverture d’une foire de l’emploi, qui en garantit au moins mille. Soudain, des phares éclairent la foule et une Mercedes fonce pédale à fond, laissant dans sa traînée sanglante huit cadavres et des dizaines d’amputés. En fin de carrière, Bill Hodges est chargé de l’enquête, mais ne trouvera pas le coupable au masque de clown (en plus du clown, on verra tout au long plusieurs auto-références de l’auteur, sorte de clin d’oeil aux fans).

Quelques années plus tard, l’enquêteur retraité, poussé au bord du suicide par le désoeuvrement, reçoit une lettre du soi-disant tueur à la Mercedes, qui l’encourage à appuyer sur la gâchette de l’arme qu’il enfonce parfois dans sa bouche en regardant la télé. Erreur de sa part: il n’en faudra pas plus à l’ancien policier pour reprendre goût à la vie et remettre — non officiellement — son enquête sur les chapeaux de roues, à notre grand plaisir!

Mr mercedes2Habile jeu du chat et de la souris qui vous gardera sur le bout de votre chaise jusqu’à la fin, on retrouve ici un King en forme, dans un genre qui ne lui est pas familier, mais dans lequel il excelle encore une fois. La force du maître de l’horreur étant ses personnages, ils sont ici denses et attachants comme on les aime, avec leurs tics, leurs expressions, leurs personnalités.

C’est d’ailleurs un hymne à la différence qu’il nous est donné à lire, fortement incarné par Holly, personnage névrosé d’abord très secondaire qui deviendra au fil du récit une comparse de première importance à l’enquête, de même qu’une amie très chère à notre retraité. Il en sera ainsi de Jérôme, jeune noir tondeur de pelouse, lequel viendra compléter le trio aux trousses du psychopathe qui a bien d’autres projets que la foire de l’emploi dans son cerveau malade.

Le seul bémol de cette trilogie de Stephen King parue entre 2014 et 2016 (Mr Mercedes, Finders Keepers, End of Watch) est le retour du paranormal vers la fin: King annonce une œuvre policière et on aime le lire dans un genre qui n’est pas le sien, mais des éléments fantastiques nous sortent du réel, dans le tome final. Dommage…

À lire en cette fin d’été sous la tente, avec des piles de rechange pour la lampe de poche!

Note: la série-télé Mr. Mercedes en dix segments a débuté le 9 août dernier sur la chaîne Audience. La critique suivra après la diffusion du dernier épisode.

Horreur Québec