Six étudiants américains décident de passer le Spring Break au Mexique. Abordés par un jeune inconnu lors d’une fête bien arrosée, ils acceptent de le suivre dans une vieille église abandonnée pour jouer au populaire jeu Vérité ou Conséquence (titre québécois du film nommé Truth or Dare en version originale et Action ou Vérité chez nos cousins français). Cette activité ludique, qui semble inoffensive de prime abord, tourne au cauchemar lorsque les étudiants s’aperçoivent qu’une malédiction démoniaque s’est abattue sur eux et les suit jusqu’aux États-Unis, les obligeant à poursuivre le jeu coûte que coûte — le non-respect des règles provoquant la mort violente du contrevenant.
Très prolifique dans le domaine de l’horreur depuis une dizaine d’années, les productions Blumhouse nous ont habitués au meilleur comme au pire et c’est malheureusement au pire qu’appartient Truth or Dare de Jeff Wadlow. On ne peut pas dire non plus que le choix du réalisateur soit particulièrement judicieux, ce dernier ne nous ayant pas habitués à des productions franchement transcendantes (Cry Wolf, Never Back Down ou encore Kick-Ass 2).
Surfant sur la mode archiconnue de films comme Saw ou Final Destination, Truth or Dare sent à plein nez le réchauffé et ça, malgré la volonté — soulignée au crayon gras — d’inscrire ce film d’horreur pour ado dans la réalité numérique de 2018. Ainsi, les réseaux sociaux, les ordinateurs (tous de la marque Apple, merci pour le placement de produits) et les cellulaires sont omniprésents à l’écran. Si habiller le générique d’ouverture avec les photos et les vidéos prises par les étudiants est en soi une idée intéressante pour résumer leur escapade au Mexique, cette utilisation de la technologie numérique devient un peu lourde lorsqu’elle sert à faire avancer artificiellement le récit. Ainsi, le typique «Je vais aller chercher une bière», entre autres utilisé dans le premier Scream pour isoler l’un des personnages du groupe, est ici remplacé par un «Je vais aller chercher mon chargeur, car mon ordinateur est déchargé» (chargeur qui se trouve étonnamment à l’étage). Ajoutez à cela la présence d’un triangle amoureux qui vient évidemment augmenter les tensions au sein du groupe et vous aurez une bonne idée du genre de clichés proposés par le scénario.
Du côté des effets spéciaux, c’est également plutôt décevant. Le visage des démons qui poursuivent les étudiants semble avoir été traité par «un filtre de Snapchat» (dixit l’un des personnages du film) et les mises à mort ne sont ni inventives ni spectaculaires. Bref, du sang, il y en a très peu et le film ne fait pas vraiment peur (sauf peut-être si on est un ado de treize ans), ce qui, admettons-le, est problématique pour un film d’horreur.
Donc, un conseil: trouvez autre chose pour occuper votre vendredi 13 (date de sortie du film) ou toute autre soirée à venir.
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