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« Witchboard » : Chuck Russell explique pourquoi la planche Ouija est remplacée dans son remake et espère une suite à « The Blob » [Entrevue]

Le cinéaste Chuck Russell, à qui l’on doit des classiques comme A Nightmare on Elm Street 3 : Dream Warriors et The Blob, était récemment de passage à Fantasia pour nous présenter sa relecture du film culte de 1986, Witchboard.

Dans cette nouvelle version tournée à Montréal, une jeune fille trouvera par hasard un vieil artéfact dérobé à un musée.

Horreur Québec a eu envie d’en savoir plus et de faire la causette au réalisateur.


Horreur Québec : Vous êtes ici pour nous présenter votre film Witchboard, qui est un remake d’un film devenu culte, et j’avais envie de vous demander quelle place a l’original pour vous.

Chuck Russell : J’aime dire que c’est une réinvention du film original, et j’espère qu’on a été à la hauteur. J’ai toujours été un fan de films d’horreur et j’aime la première version. Vous savez, les fans d’horreur ont des goûts assez uniques. J’avais repris The Blob en voulant lui ajouter plusieurs éléments plus contemporains. Pour Witchboard, c’est un peu similaire. Les planches de Ouija ont encore une résonance pour les fans. Je crois que Witchboard avait créé à sa sortie un sous-genre du cinéma d’horreur. Les gens de Blumhouse ont très bien compris ça il y a quelques années et nous ont quand même donné des films assez cool.

J’ai pour ma part fait d’intenses recherches en mysticisme et je voulais mettre l’accent sur le pendule. Les divinations se cachant derrière les récits sont fascinantes. Si on trouvait chez toi un pendule, on te jetait au bûcher à une certaine époque.

witchboard

HQ : C’est pour cette raison que vous avez troqué le Ouija du film de 1986 pour un artéfact avec un pendule?

CR : Oui, mais c’est aussi que cette pratique avec un plateau et un pendule est plus ancienne. Il faut comprendre que le Ouija est venu après. Il est presque devenu un jeu avec lequel les gens tentent de se cultiver une spiritualité. J’ai même envie de dire un jeu dangereux.

HQ : Est-ce qu’on doit comprendre que vous y croyez?

CR : Je crois que l’instinct de l’être humain est souvent la source de la musique qu’on croit percevoir. Je crois en Dieu, cela dit, et en un monde spirituel où il y a certainement des énergies négatives. Mon conseil est de ne pas devenir obsédé par ces objets qui deviennent presque des drogues par moment. Les gens veulent y croire et recevoir des prédictions ou des conseils. Nous avons tous parfois de puissantes facultés d’analyse qui nous font anticiper le futur.

HQ : The Blob, The Thing et The Fly sont considérés par la plupart des fans d’horreur comme des remakes supérieurs aux films originaux. Vous êtes l’un des trois chanceux à ne pas vous être attiré la colère des cinéphiles. N’est-ce pas un peu effrayant de proposer une seconde reprise, surtout à une époque où elles ont plus que jamais une mauvaise réputation?

CR : La vérité, c’est que des années après avoir tourné The Blob et A Nightmare on Elm Street 3, les gens viennent encore m’en parler. Je n’ai absolument pas pensé à ça. Je voulais juste refaire un film d’horreur, car ils sont vraiment amusants à faire. Je n’ai pas intellectualisé la chose.

HQ : Puisque vous abordez A Nightmare on Elm Street 3, je serais curieux de savoir quelle est la différence pour un cinéaste entre tourner une suite dans une franchise à succès et un remake?

CR : À l’époque où je voulais débuter comme réalisateur, New Line n’était plus certain de vouloir continuer avec Freddy. J’ai parlé à Robert Shaye [producteur du film original] et je lui ai apporté le scénario que j’avais écrit avec Frank Darabont pour The Blob. Il m’a demandé si j’avais des idées pour continuer la saga A Nightmare on Elm Street et j’ai lentement été impliqué dans le projet. Je crois qu’ils avaient plongé plus dans le slasher typique avec le second volet en faisant sortir Freddy des rêves. Moi, je voulais vraiment qu’il y retourne. [Rires]

A Nightmare on Elm Street 3 présentait plus que jamais cette camaraderie entre les victimes qu’aucun adulte ne veut croire. Ces jeunes sont à l’âge où l’on réalise que la vie n’est pas un conte de fées. Wes a écrit un excellent scénario. C’était aussi une métaphore du suicide chez les jeunes et je crois que ça a touché les gens. C’est incroyable quand j’y repense puisque nous étions à une période où il était même délicat pour les producteurs de penser à retirer à Freddy son chapeau pour quelques plans. Nous l’avons transformé en pantin, en verre phallique géant, nous lui avons mis un toxédo et nous l’avons fait jaillir d’une télévision. Ça été super, et le film a connu un grand succès. Toute l’équipe a travaillé en harmonie et le lien perdure encore aujourd’hui.

Cela dit, pour répondre à votre question, chaque film est différent, et on doit simplement saisir chaque occasion.

HQ : Aimeriez-vous retourner avec Robert Englund?

CR : Oh oui! C’est un acteur fantastique. J’aurais, par ailleurs, quelques idées pour ramener Freddy.

elm street 3

HQ : Robert Englund pourrait peut-être jouer dans The Blob 2?

CR : Celui-là, j’essaie encore de le faire. J’aurais aimé faire une suite. À un certain moment, Rob Zombie essayait de refaire The Blob chez Warner, mais c’est tombé à l’eau. Il y aura certainement une suite ou un autre remake un jour.

HQ : Maintenant que Shawnee Smith est rendu plus célèbre que jamais avec la franchise Saw, ce serait cool de vous voir revenir tous les deux.

CR : J’aimerais expliquer encore plus les origines du Blob en question, et Shawnee est une perle sur un plateau. Elle est très gentille.

HQ : La Nouvelle-Orléans de Witchboard est en fait un Montréal camouflé. Avez-vous aimé tourner ici?

CR : C’était la troisième fois que je tournais au Canada, mais la première à Montréal. Il y a énormément de talent et de professionnels. Les immeubles de Montréal étaient parfaits, et en pensant à mes flashbacks, j’ai eu envie de les tourner en français pour accentuer l’aspect exotique. J’ai eu la chance de travailler avec David La Haye qui a été incroyable sur le plateau. C’est un acteur formidable avec qui travailler et il nous a donné le vilain qu’on souhaitait.

HQ : Pensez-vous qu’une suite est envisageable?

CR : Il faut voir la réaction du public. Il y aurait tellement de possibilités et de voies à aborder. J’aimerais que ça soit une suite plus sombre, si je devais en faire une.


Witchboard était présenté en première mondiale à Fantasia. Une sortie est prévue avant la fin de l’année.

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Horreur Québec