Attention: cette critique contient plusieurs divulgâcheurs!
Après le succès de Halloween (2007), le studio n’a pas perdu de temps pour commander sa suite au réalisateur. Le retour de Michael Myers était attendu par ses fans et c’est le 28 août 2009, soit deux ans plus tard presque jour pour jour, que Halloween II de Rob Zombie prit l’affiche dans les salles obscures.
Voulant suivre les traces de Halloween II (1981), le film débute la même nuit où les événements du dernier se sont terminés. Laurie Strode (Scout Taylor-Compton) se retrouve à l’hôpital où elle sera traquée par le tueur en série qui a assassiné ses amis. Mais, coup de théâtre, ces premières 25 minutes (quand même potables) n’étaient qu’un rêve fait par notre héroïne. Oui, un rêve… On se retrouve donc deux ans plus tard avec une Laurie devenue punkette, vulgaire et traumatisée, mais qui dort tout de même avec une affiche de Charles Manson au-dessus de son lit. Bien sûr…
L’histoire se résume bien facilement: d’un côté, nous avons notre chère protagoniste qui essaie de se faire aider par son amie Annie (Danielle Harris), heureuse survivante, et par sa pauvre psychologue (la regrettée Margot Kidder) qui tente tant bien que mal d’aider sa patiente disjonctée. De l’autre, Michael Myers (Tyler Mane) marche dans la nature vers Haddonfield tel un vagabond, à visage découvert, arborant un hoodie, une grosse barbe, des cheveux longs et des armes tranchantes, et ce, tout en éliminant le plus de gens possible sur son passage. Comment bien dénaturer un personnage légendaire en un temps record. De plus, notre boogeyman fait maintenant des bruits de bouche et se permet même d’hurler un mot lors de la finale. Son périple de grand voyageur sera parsemé d’hallucinations de sa mère morte (Sheri Moon Zombie) accompagnée d’un cheval blanc lui ordonnant de tuer. Ces moments, beaucoup trop présents, sont à donner des frissons dans le dos et non pas pour les bonnes raisons.
Il ne faut pas oublier le docteur Loomis toujours interprété par Malcolm McDowell (31) qui, au même moment, sort un livre sur ce qui s’est passé deux ans plus tôt. Soudainement devenu un égocentrique trou du cul sans scrupule, on le veut mort le plus vite possible. Seuls Danielle Harris (Halloween 4, Victor Crowley) et le nommé aux Oscars™ Brad Dourif (The Exorcist III, Cult of Chucky) dans le rôle du Shérif Brackett arrivent à nous faire vivre un minimum d’émotions vers la fin, lors de la mort d’Annie. Harris, qui était à la limite du supportable dans les épisodes précédents, arrive enfin à jouer avec nuance et obtenir la sympathie du spectateur.
Ce dixième film de la franchise n’est que la suite logique de son prédécesseur. Dépourvu de scénario, d’intrigue, de structure et encore moins de rebondissement, ce bordel ambulant, par un réalisateur qui n’en est pas un, ne sert qu’à satisfaire les amateurs de violence gratuite et d’images chocs en utilisant paresseusement un personnage mythique connu du public et en ne possédant aucune démarche artistique. À l’exception de la présence de quelques acteurs d’expérience, ce Halloween II n’arrivera jamais à convaincre, effrayer ou même divertir. Un bel exemple du cinéma d’horreur dans toute sa grotesquerie.
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