Elric Kane, que vous connaissez peut-être comme animateur et coanimateur des balados Pure Cinema et Colors of the Dark, présentait cette année son premier long métrage solo, The Dead Thing — un thriller romantique à l’ère du numérique, où les revenants se glissent aussi facilement dans vos draps que dans vos DM.
Comme beaucoup de femmes de son âge, Alex utilise une application de rencontre en ligne pour chercher sans trop y croire la perle rare qui mettra fin à sa solitude. Sans succès, elle enchaîne les rendez-vous d'un soir insignifiants jusqu'à ce qu'elle tombe sur Kyle et vive un véritable coup de foudre. La lune de miel est de courte durée puisque, bien que l'avenir semble prometteur pour les deux tourtereaux, le jeune homme ne retourne aucun de ses messages. Confuse et blessée, elle se lance à sa recherche et finit par le retrouver, déterrant du même coup le sombre secret qu'il cache sous ses allures de match parfait.
En 2024, les applications comme Tinder sont devenues la norme pour faire de nouvelles rencontres. Avec leur lot de bots, catfish, lovebombers, dick pics et compagnie, elles sont sources d’excitation et d’anxiété, mais aussi d’ennui et d’exaspération pour des milliers d’usager⸱ère⸱s qui cherchent en vain le contact humain dans un système conçu pour les faire swiper le plus longtemps possible. Si vous avez déjà passé des heures à parcourir une vitrine sans fin de profils qui se ressemblent tous sur votre téléphone, vous avez sans doute déjà eu la réflexion suivante : la culture du online dating a fait de nous des zombies.
Cette zombification occupe le thème central de The Dead Thing, où elle devient surnaturelle. Ce concept trop littéral ne se prête pas à une analyse bien poussée, mais soulève tout de même des sujets pertinents comme la solitude, la codépendance affective, l’ivresse des débuts de relation ou encore le faux sentiment de proximité qui, fugace, s’installe parfois rapidement après un match pour se dissiper tout aussi vite.
La réalisation d’Elric Kane se montre sobre et soignée, soutenue par le jeu nuancé de Blu Hunt (The New Mutants) dans le rôle principal, mais sans toutefois parvenir à maintenir le suspense ou à émouvoir le spectateur. The Dead Thing s’avère donc un film moyen, mais qui traite ses thèmes de façon assez efficace et familière pour vous dissuader de réinstaller Hinge pour la énième fois — du moins, jusqu’au prochain soir où vous vous sentirez vraiment, vraiment seul⸱e.
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