«Wrong Turn 3 est un mélange de Con Air et du premier épisode de la franchise. Il n’y a donc pas de répit dans ce film. Une fois que vous y allez, il vous attrape à la gorge et ne vous lâche plus. Je pense que ce film a probablement deux ou trois fois plus d’action que le premier volet et le second.»
— Declan O’Brien
Les occupants de l’autobus d’un groupe de détenus transférés d’institution en pleine nuit doivent tenter de survivre dans la forêt environnante, alors que des tueurs cannibales les ont pris en chasse.
Après le savoureux second chapitre réalisé par Joe Lynch, on avait toutes les raisons de croire que le carcan «direct to DVD» n’allait pas empêcher cette série de faire des flammèches. Pourtant, Wrong Turn 3: Left for Dead (Sortie fatale 3) est loin d’atteindre nos attentes.
Declan O’Brien arrive à la réalisation et y restera le temps de trois volets de la saga, mais cette incursion, il ne l’a pas scénarisée comme il le fera pour les volets 4 et 5. Le scénariste Connor James Delaney a opté pour un récit se jouant davantage des poncifs du cinéma d’action que de ceux de l’horreur. On a vite l’impression que les affrontements entre les prisonniers l’emportent sur le suspense et la peur. Le risque de ce genre d’exercice est de dépeindre des personnages si orduriers qu’on en souhaite presque les voir se faire trucider. Qui peut réellement s’inquiéter du sort des pires criminels que la terre ait portés? On saisit ce qu’ils ont voulu orchestrer en opposant des psychopathes à nos amis cannibales, mais ce King Kong vs. Godzilla à échelle réduite ne sait aucunement tirer profit de cette idée. Il aurait fallu développer suffisamment l’intrigue
Pour des raisons forcément financières, O’Brien propose un film excessivement sombre, où les effets sanglants se démarquent moins. Le réalisateur prétend que le second film se déroulait à la lumière du jour et qu’il voulait faire quelque chose de plus terrifiant, mais cette réponse n’est pas si satisfaisante. La scène de l’accident en ouverture semble avoir eu droit à une partie de budget, et teinter les effets gores qui suivent d’obscurité camoufle certaines failles.
L’interprétation est inégale, mais là où certains acteurs livrent des performances acceptables, les autres nous font grimacer honteusement. Heureusement pour nous, Janet Montgomery (Black Swan) incarne le premier rôle avec un certains aplomb, ce qui compense pour certains de ses collègues.
Il reste que, même si sa réalisation est plus énergique que réellement inspirée, O’Brien réussit à nous livrer un plaisir coupable. Le film a un certain rythme et même si l’hémoglobine ne se déverse pas de manière aussi démonstrative, le résultat n’est pas déplaisant.
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