AHS Cult Kai

[Critique] «American Horror Story: Cult»: la genèse d’un gourou

Note des lecteurs4 Notes
4
Note Horreur Québec

Il n’a rien de plus dangereux dans ce monde qu’un homme humilié.

Cette citation évoque bien l’essence même de la septième saison d’American Horror Story: Cult. Après les sorcières, les vampires et autres phénomènes surnaturels, la création de Brad Falchuk (Nip/Tuck) et de Ryan Murphy (Scream Queens) a cette fois comme toile de fond les dernières élections américaines.

Ally (Sarah Paulson, American Crime Story), Ivy (Alison Pill, Scott Pilgrim VS The World) et leur fils Oz (Cooper Dodson, Preacher) représentent la famille moderne de notre ère. Le soir du scrutin aux États-Unis en 2016, l’annonce du nouveau président Trump vient littéralement bouleverser leur vie. Un souffle de terreur envahit leur petite banlieue tranquille: des clowns sèment le chaos en tuant des résidents, ce qui aggrave les nombreuses phobies d’Ally. Parallèlement, Kai Anderson (Evan Peters, Kick-Ass), voit cette soirée comme l’ultime opportunité de changer le monde et de prendre le pouvoir à l’aide de ses disciples qui sont prêts à tout pour suivre leur gourou.

La véritable force de Cult réside dans ses deux acteurs principaux: Evan Peters et Sarah Paulson, deux habitués présents à chaque saison. Peters incarne un guide charismatique, blessé par la vie et manipulateur à souhait. Il apporte à son personnage beaucoup de crédibilité et évite les pièges de la caricature. Ses actions peuvent sembler exagérées, mais les scénaristes ont eu la brillante idée d’insérer des vignettes de célèbres leaders spirituels en guise de comparaison. Ces moments nous rappellent que des gens ont réellement tué ou mis fin à leurs jours sous l’influence d’un de ces gourous. Le récent décès de Charles Manson nous le remémore très bien. De plus, Peters interprète de manière étincelante chacun de ces chefs. Les créateurs ont bien su capter leur essence par, entre autres, des maquillages fort réussis.

AHS Cult

Paulson, brillante dans la sixième saison, est sur la même lancée. Elle y incarne une femme souffrant de multiples peurs, dont évidemment celle des clowns, et qui tente de vivre avec ses troubles anxieux. Sachant cela, on comprend sa réaction excessive face à l’élection de Trump. Dans le contexte actuel, on n’a d’autre choix que de compatir avec elle. Elle fait l’étalage de son talent en passant d’un rôle de victime doutant de sa santé mentale à celle d’une femme plus affranchie.

Falchuk et Murphy ont embrassé à fond le climat social qui règne chez nos voisins américains. Le phénomène de la désinformation (fake news) y est pleinement exploité, en plus de la peur de l’inconnu. On est définitivement pas très loin de la réalité. Adoptant une trame narrative plus conventionnelle, Cult commence en force avec l’emphase sur le chaos clownesque touchant la petite banlieue. Les scénaristes sont parvenus à créer une ambiance glauque où la paranoïa occupe un rôle primordial lors des premiers épisodes.

Le parcours de ce septième opus n’est par contre pas sans embûche. Certains épisodes sont tout simplement sans intérêt. Prenons l’exemple de celui concernant le célèbre tueur surnommé Zodiac: il est fastidieux et pénible à regarder. Lena Dunham (Girls) n’a pas du tout la même prestance qu’Evan Peters. Et que dire de Frances Conroy? Elle est devenue une parodie d’elle-même. Dommage, car son talent est indéniable et elle nous a habitué à beaucoup mieux.

La conclusion de ce chapitre reste toutefois pleinement satisfaisante: elle emprunte des éléments de la campagne américaine actuelle. Le tout dernier plan fait cependant sourciller par la nouvelle vocation d’un des personnages. On n’en dévoile pas plus!

American Horror Story: Cult est le miroir d’un malaise qui persiste chez nos voisins du Sud. En espérant que notre avenir soit plus reluisant!

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