Après Bliss et VFW, Joe Begos nous revient avec Christmas Bloody Christmas, qui débarque chez Shudder et en vidéo sur demande le 9 décembre. Le film trouvera-t-il sa place sur la liste du père Noël cette année?
C'est la veille de Noël et Tori, propriétaire d'un magasin de disques, n'a qu'une seule envie: boire et faire la fête avec Robbie, son ami et employé. Leurs festivités prennent un tournant sinistre quand le père Noël robotique du magasin de jouets d'à côté tombe en panne et fait du réveillon un véritable cauchemar.
Alors qu’il poussait l’orgie de sang, de sexe et de drogue à l’extrême dans Bliss, au point d’en tomber dans la caricature, Begos se montre ici plus mesuré, tout en présentant néanmoins le même niveau d’enthousiasme à la création d’un univers visuel qui se démarque. Le 16 mm apporte effectivement un caractère granuleux qui évoque le cinéma d’exploitation des années 1970 et 1980. De pair avec une trame sonore punk-métal, une caméra qui a la bougeotte et un montage nerveux, ce choix artistique évoque toutefois davantage un mauvais mélange bière-téquila que le septième art.
Beaucoup d’éléments nous empêchent d’apprécier Christmas Bloody Christmas, à commencer par un RoboSanta+ minimaliste dont le costume n’a rien de robotique avant le troisième acte, quand ça fait longtemps que le spectateur a arrêté de suivre. Quelques lasers et prothèses auraient peut-être donné plus de gueule à ce père Noël d’apparence banale, incarné par un acteur de taille moyenne dont les efforts pour bouger comme un cyborg sont maintenus au minimum. Des explications sur la faille le poussant à adopter un comportement meurtrier auraient aussi été bienvenus.
Pour couronner le tout, ce croque-mitaine à piètre allure se mesure à des personnages tous aussi inintéressants les uns que les autres. Pourtant, une entrée en matière assez longue aurait dû nous rendre sensible au destin de Robbie et Tori. C’est malheureusement gâché par la nature indéniablement scriptée de leurs échanges (personne ne parle comme ça), le fait qu’ils avalent des quantités astronomiques de liqueur sans avoir l’air saoul et l’incapacité de Riley Dandy à terminer une phrase sans crier.
Si on avait eu des meurtres sanglants et imaginatifs à se mettre sous la dent, au moins! Hélas, les tueries sont filmées de façon confuse et agitée, avec une caméra souvent trop rapprochée pour nous permettre d’en apprécier les détails et la violence. Le montage et la direction souffrent aussi de certains choix douteux, comme celui de ne montrer qu’une fraction d’un meurtre à travers une fenêtre de l’autre côté de la rue, ou encore d’entrecouper une scène de carnage par des extraits de nos personnages principaux qui s’envoient en l’air (sans toutefois avoir retiré leurs sous-vêtements — faut le faire).
S’il y a bien un moment de l’année où il fait bon suivre les traditions, c’est Noël. Cette année, faites-vous plaisir: évitez Christmas Bloody Christmas et revisitez les classiques. De 3615 Code Père Noël à Black Christmas en passant par Santa’s Slay, Krampus, Jack Frost ou encore Silent Night, Deadly Night et sa délectable suite, il y a trop de beaux joujoux dans le sac du père Noël pour perdre son temps avec des morceaux de charbon!
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