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[Critique] Oxygène: une suffocante bouffée d’air frais

Note des lecteurs4 Notes
4.5
Note Horreur Québec

D’emblée, votre scribe a un aveu à vous faire: il adooooooore le plus américain des réalisateurs français, Alexandre Aja. Et ce, depuis le moment où il a visionné son deuxième film, Haute Tension (2003), même si le twist final en a frustré plusieurs (pas grave). Par la suite, il nous a donné, entre autres, une paire de refontes foutrement inventives (le frontal remake The Hills Have Eyes et le désopilant Piranha 3D), une belle étrangeté (Horns) et un improbable mais fort réussi suspense (Crawl, ou être la proie d’un crocodile dans un ouragan!). Il nous revient avec le parfait film de confinement, la claustrophobique production Netflix Oxygène, son premier film français en quasiment 20 ans (tourné, qui plus est, dans la langue de Luc Besson!).

Oxygène affiche filmLa prémisse est en apparence toute simple: Elizabeth (Mélanie Laurent, découverte à l’international dans l’Inglourious Basterds de Tarantino) se réveille dans une espèce de cocon, branchée de partout comme aux soins intensifs, à l’intérieur d’une cabine exiguë. Cette dernière s’avère être un caisson cryogénique aux allures futuristes, produit par la bien nommée compagnie Cryosalide. Sa libération dudit cocon est hélas illusoire, car en plus d’être amnésique, le niveau d’oxygène de la capsule n’est qu’à 33%… À l’aide de l’assistant vocal M.I.L.O. (la voix de Mathieu Almaric; The Grand Budapest Hotel, Cosmopolis, Quantum of Solace) et de la police (qu’elle a réussi à joindre par voies téléphoniques), elle doit rapidement tenter de démêler la vérité des nombreux mensonges, au sein de ses diffus souvenirs, afin de trouver les clés de sa survie.

On doit volontairement rester coi au niveau synopsis, afin de ne pas trop en dévoiler sur ce captivant film à twists, qui se veut, d’abord et avant tout, un étouffant huis clos, mené avec brio par Laurent, qui est de tous les plans. Quelques flashbacks nous donnent des indices au compte-gouttes, entre deux tentatives d’évasion ratées et autres légitimes crises de panique. Assis sur le bout de notre siège, stressés, les yeux écarquillés, on veut découvrir pourquoi elle est là, découvrir ce qu’il lui est arrivé, connaître son passé et savoir si elle s’en sortira, cette femme captive mais déterminée.

Très de son temps avec sa thématique à saveur d’isolement, le magnifiquement filmé long-métrage contient également de très belles analogies à la limite de la poésie, mettant en vedette des souris de laboratoire et les samares des érables. À la manière de Black Mirror, on a droit à un constat très sombre et pessimiste dans un enrobage léché et ultra-slick. D’ailleurs, M.I.L.O. est une sorte d’hybride entre les applis dotées d’IA qu’on connaît bien aujourd’hui et l’inoubliable HAL de 2001: A Space Odyssey. Surtout que le minimaliste décor aussi immaculé que clinique n’est pas sans rappeler ceux du classique de Kubrick. Aja est un immense cinéphile, ça se sent depuis longtemps et ça se voit à l’écran. Il a vraisemblablement assimilé le meilleur du cinéma de science-fiction (à vous de trouver ce qu’il a emprunté à 12 Monkeys et The Matrix, et à la saga Alien) pour nous offrir en retour une œuvre aussi originale que puissante, qui vous hantera longtemps après le visionnement.

Oxygène arrive le mercredi 12 mai chez Netflix.

Oxygen | Official Trailer | Netflix

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