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[Critique] « Speak No Evil » : une adaptation américaine musclée avec James McAvoy

L’adaptation américaine de Speak No Evil (Ne dis rien) arrive en salles cette semaine, deux ans seulement après l’œuvre originale danoise signée Christian Tafdrup. On se serait attendu·e·s à une version aseptisée pour attirer le grand public et ne pas froisser les sensibilités nord-américaines si ce n’était de la présence de James Watkins (Eden Lake, The Woman in Black) aux commandes. Pari relevé ou échec monumental?

Dépassés par leur déménagement à Londres, les Américains Ben et Louise acceptent l'invitation de Paddy et Ciara, un couple de joyeux vivants rencontrés lors d'un voyage en Italie, à passer quelques jours chez eux dans la campagne anglaise — une décision qui s'avère rapidement mauvaise. Par souci de politesse, ils peinent à exprimer leur malaise face au comportement imprévisible de leurs hôtes et à la manière dont ceux-ci traitent leur fils Ant. Ils en viennent toutefois à regretter leurs bonnes manières lorsque les micro-agressions se transforment en une explosion de violence qui met leur vie ainsi que celle de leur fille Agnes en danger.
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Comme œuvre à part, Speak No Evil propose une expérience de divertissement efficace et satisfaisante dans laquelle James McAvoy (Split, Glass) brille tout feu tout flamme. Investi à 100 %, ce dernier rayonne dans ce qui pourrait bien être l’une des meilleures performances de sa carrière. L’acteur joue avec son corps entier, bouillonnant de rage et de passion : il n’est pas donné à tous les comédiens d’habiter autant l’écran. La chimie est entre Aisling Franciosi (The Nightingale, The Last Voyage of the Demeter) et lui est palpable, tandis que Scoot McNairy (Killing Them Softly) et Mackenzie Davis (Terminator : Dark Fate) tiennent leur part du marché et que les enfants incarnent leur personnage avec assurance.

Le souvenir de la version originale, présentée au festival Fantasia en 2022 et disponible sur Shudder depuis plusieurs mois, demeure si frais dans notre mémoire que la comparaison est inévitable. Sans surprise, il s’agit d’un remake américanisé, soit plus léger et moins pessimiste, au style assez conventionnel qui s’éloigne de la cinématographie imposante et de la trame sonore mélodramatique du film danois.

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D à G : Agnes Dalton (Alix West Lefler), Louise Dalton (Mackenzie Davis) et Ben Dalton (Scoot McNairy) dans Speak No Evil, réalisé par James Watkins.

L’adaptation est fidèle jusqu’au dernier quart, où le récit s’engage dans une tout autre direction, de façon à n’offrir qu’une fraction de l’impact qui avait fait du long métrage de Christian Tafdrup une œuvre si bouleversante et mémorable. Celles et ceux qui sont resté·e·s traumatisé·e·s par l’original y verront un sacrilège ou une catharsis, selon. Cela dit, bien qu’il soit beaucoup moins intense que son prédécesseur, le Speak No Evil de James Watkins présente quelques moments d’émotions fortes qui ont suscité des exclamations de surprise et d’enthousiasme chez les spectateurs présents lors de la projection spéciale du film à Montréal.

Évidemment, on ne peut s’empêcher de soulever la sempiternelle question : avait-on réellement besoin de cette adaptation? Si la réponse est un non bien senti, Watkins a le mérite d’offrir un thriller efficace où le talent et la qualité sont au rendez-vous.

Note des lecteurs4 Notes
Pour les fans...
de James McAvoy
de petits et grands malaises
de films de vengeance et de type « home invasion »
3
Note Horreur Québec

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