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[Critique] Terreur 404: quand la technologie tourne au cauchemar

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Note Horreur Québec

Rares sont les projets québécois de genre qui se retrouvent sur une plate-forme populaire. C’est le cas de Terreur 404, websérie cauchemardesque, disponible gratuitement sur ICI Tou.tv. Les auteurs Samuel Archibald et William S. Messier ainsi que le réalisateur Sébastien Diaz ont uni leur passion pour le cinéma d’horreur et la littérature fantastique pour nous offrir cette anthologie de huit épisodes. Chaque conte a pour thématique la technologie qui nous entoure et l’impact horrifique qu’elle peut avoir sur nos vies. Lors de l’entrevue accordée à Horreur Québec, Diaz mentionne que chaque histoire, d’une durée de dix minutes, «doit se terminer par un frisson, à la manière des vieilles nouvelles de Richard Matheson ou de Stephen King».

D’entrée de jeu, il est essentiel d’applaudir l’initiative de faire une série de fiction du genre au Québec. De voir des acteurs québécois tels que Steve Laplante (Aveux), Julianne Côté (Sarah préfère la course) ou Guy Nadon (Série Noire) habiter des personnages qu’ils n’ont pas l’habitude de jouer est franchement rafraîchissant.

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Martine Francke (Antoine et Marie) dans l’épisode La maison des amants est celle qui se démarque le plus. Un couple loue un chalet sur internet et fait la rencontre de la propriétaire envahissante, Armande. La seule règle de la location: ne pas entrer dans la dépense. Francke parvient à rendre la propriétaire à la fois inquiétante et empreinte d’une bonté maladroite. Le tout est joué en nuance et subtilité. L’actrice nous fait croire en cette femme que la vie n’a pas épargnée, et ce, en seulement dix minutes. Diaz est au sommet de sa forme quant à la direction des acteurs. Il faut dire que La maison des amants est de loin la meilleure histoire de la saison. Les scénaristes mettent à profit leur créativité et le dénouement inattendu laisse tout simplement pantois. Ces derniers ont su provoquer un sentiment de panique et de malaise chez le spectateur à la toute fin. Une très belle réussite!

Autre épisode intéressant est Virus. Charles (Jean-Simon Leduc, Nelly) contamine par inadvertance l’ordinateur de sa blonde Sophie avec un virus nouveau genre. Il fera appel au technicien paranoïaque Léo (Guy Nadon) afin de le sortir de cette fâcheuse situation. Le gore distingue ce chapitre des autres et les effets sont particulièrement réussis. La scène où Charles vient au secours de Sophie en dégoûtera certainement plusieurs. Malgré une finale prévisible, Archibald et Messier nous offrent un angle moderne sur le phénomène de contagion et l’influence de Cronenberg se fait bien sentir. Guy Nadon n’a plus de preuve à faire quant à son talent. Il personnifie à merveille Léo.

Malgré l’enthousiasme démontré ci-dessus, l’ensemble des épisodes tombe un peu à plat. L’irritant majeur: chaque histoire s’avère prévisible, à peu d’exception près. Le format aurait pourtant été idéal pour s’éclater et oser davantage. J’ai peur maman en est l’exemple parfait. Une vidéo virale a des conséquences troublantes sur une équipe travaillant dans le multimédia. Ici, la déception vient, entre autres, du contenu de la fameuse vidéo, dévoilée en totalité à la toute fin. Pour qu’une vidéo ait un impact majeur sur ceux qui la visionnent, son contenu devrait être dérangeant, voire atroce. Une occasion ratée pour nous effrayer; l’amateur d’horreur étant, habitué à bien pire.

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De plus, avec un titre comme Terreur 404, on aurait espéré être… terrifié. La plupart des épisodes n’y arrivent tout simplement pas. Prenons Chirurgie d’un jour. Daniel (Steve Gagnon, Rupture) atteint d’une maladie dégénérative de l’œil qui le rendra aveugle sous peu. Désespéré, il ira dans une clinique expérimentale afin de recourir à une chirurgie qui le sauvera d’une cécité éminente. Sans rien dévoiler, l’état dans lequel Daniel se retrouve sur la table de chirurgie aurait été l’occasion parfaite pour nous faire frissonner. Pourtant, l’effet contraire se produit. Le préambule ne réussit pas à faire ressentir de la sympathie pour le malade et, au final, son sort laisse carrément indifférent. Le même phénomène se produit dans Monsieur Parfait et Course de nuit. Dommage.

Si une déception se fait ressentir tout le long de la saison, La maison des amants, Virus ainsi que Demande d’amitié, eux, valent le détour grâce à leur originalité. Une deuxième saison serait de mise pour ajuster le tir. On souhaite pour celle-ci une plus grande place à l’audace et des épisodes un peu plus trash. Les créateurs de ce projet font preuve d’un énorme potentiel. On ne le dira jamais assez, l’horreur est encore un genre souvent peu exploité au Québec et ce serait dommage que ça se termine ainsi.

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