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[Critique] Unwelcome: pendaison de crémaillère chez les gobelins

À la réalisation et au scénario, Jon Wright (Grabbers) signe une autre comédie horrifique ayant l’Irlande rurale en toile de fond avec Unwelcome, un projet aussi décousu que farfelu qui atterrit sur Shudder ce 23 juin.

Après un début de grossesse marqué par une violente invasion de domicile, Maya et Jamie sont soulagés de quitter Londres pour la campagne irlandaise. Leur projet perd son éclat lorsqu'ils se rendent vite compte à quel point ils ont eu tort de confier les rénovations de leur nouvelle maison aux Whelan, des entrepreneurs brusques et incompétents. L’insistance d’une voisine pour qu’ils apaisent l’appétit de créatures folkloriques appelées les Red Caps avec des offrandes quotidiennes n’a rien de rassurant non plus…
Unwelcome affiche film

Devant un produit aussi désorganisé qu’Unwelcome, on se sent à notre tour comme ces nouveaux propriétaires désemparés face à l’envergure des travaux que nécessite leur maison: par où commencer?

Douglas Booth (Mary Shelley) et Hannah John-Kamen (Resident Evil: Welcome to Raccoon City) ne s’en tirent pas trop mal dans les rôles principaux, mais ça se gâte quand arrive la famille d’entrepreneurs. La distribution ne manque pourtant pas de talent avec des acteurs comme Kristian Nairn (Game of Thrones), Jamie-Lee O’Donnell (Derry Girls) et le prolifique Colm Meaney (138 titres sur IMDB!). Malheureusement, les pauvres n’ont aucune idée du film dans lequel ils jouent et ça parait. Mais difficile de les blâmer pour ces performances passables avec des personnages qui ont autant de substance que le brouillard irlandais…

Côté rythme, on a affaire à un véritable hoquet. D’abord sombre et effrayante (Straw Dogs n’est pas loin), l’œuvre se transforme vite en patchwork de folk horror, drame intimiste et sitcom à la sauce Les Bougon qui passe du gag au choc avec la grâce d’un bulldozer. Le spectateur n’en est pas à la moitié du film qu’il est déjà essoufflé. Quand arrive le retournement final, d’ailleurs bâclé, il nous reste juste assez d’énergie pour rouler des yeux.

En dépit de ses nombreux défauts, Unwelcome n’est pas sans mérite. Certaines scènes horrifiques surprennent par la beauté de leur cinématographie. Le talent du directeur de la photographie, Hamish Doyne Ditmas, se prêterait mieux à une œuvre plus mature — ou encore à n’importe quel film ne mettant pas en vedette ces ridicules Red Caps, qui font penser à un mélange de gobelins de Troll 2, de marionnettes de Pupper Master et de lait frappé Shamrock Shake passé au malaxeur. On se doit d’admirer l’audace de Wright qui, au lieu de cacher ses petits monstres dont ni les effets pratiques ni le CGI ne savent que faire, leur alloue un temps d’écran impressionnant. Et ce n’est pas une mauvaise idée, tout compte fait, car c’est lorsque ces créatures occupent l’écran qu’Unwelcome prend enfin son pied. Cet affront présente effectivement un authentique sens de la parodie où le plaisir du réalisateur et de son équipe est palpable. Aurait-on entre les mains un nouveau film culte «si mauvais qu’il en est bon»?

Mais bon, on ne bâtit pas une œuvre au complet sur un gallon de latex et un diplôme en animation 3D. Unwelcome ne fait pas mouche, que ce soit en tant que comédie ou film d’horreur. Par contre, si vous avez de la bière, une belle gang d’amis, deux heures à tuer et aucune attente, vous pourriez bien passer un bon moment.

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2
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