XX est le projet exclusivement féminin des réalisatrices Jovanka Vuckovic (The Captured Bird), Annie Clark (alias St.Vincent), Roxanne Benjamin (Southbound), Karyn Kusama (The Invitation, Jennifer’s Body) et Sofia Carrillo (La Casa Triste); une anthologie d’horreur née de l’absence d’opportunité pour les femmes dans l’industrie du film, et particulièrement dans le cinéma de genre. Ces dames de l’horreur auront eu le mérite de nous proposer une sélection à peu près de qualité équivalente, une denrée plutôt rare dans le domaine de l’anthologie.
On débute avec The Box de Vuckovic qui suit les mésaventures d’une petite famille dont le quotidien sera chamboulé par un homme étrange transportant un cadeau dans le métro. Le scénario du film se prêtait bien au format du court, mais aurait tout de même nécessité davantage de temps, question qu’on suive mieux l’évolution des personnages et s’attache à eux. Malgré quelques scènes où les maquillages saisissants coupent l’appétit, la finale ouverte nous laisse sur notre faim.
Vient ensuite le court de Clark, The Birthday Party, qui donne davantage dans l’humour noir et où une mère de famille fait tout en son pouvoir pour que l’anniversaire de sa fille ne soit pas gâché par un malheureux événement. Extrêmement stylisée, la mise en scène et les costumes de la proposition s’inspirent de la mode des années 70. Sans surprise, la trame sonore est utilisée de façon plutôt judicieuse et les fans de la musicienne reconnaîtront certainement ses envolées de guitare lors de la dernière scène, qui vous décrochera un sourire.
Don’t Fall de Benjamin nous amène en plein roadtrip dans le désert où trois amis campent dans un site peu recommandé pour la nuit. Mauvais rêves et possessions s’en suivront. Le segment, très efficace, rend hommage aux films de démons des années 80 avec ses maquillages et ses moments de tension plutôt réussis. Un amusant tour de manège qui aurait au final mieux fait d’appuyer un peu plus fort sur les effets chocs pour un résultat encore plus dément.
C’est le Her Only Living Son de Kusama qui vient clore le bal; un genre de We Need to Talk about Kevin avec une dimension encore plus diabolique. Les performances d’acteurs sont au rendez-vous alors qu’un mère tente désespérément de connecter avec son fils qui s’enlise dans la violence. Certaines scènes laissent une forte impression de malaise à l’image du précédent The Invitation de la réalisatrice et le dénouement à contre-sens se révèle plutôt poignant.
C’est Carrillo qui emballe le tout avec ses segments magnifiques en stop-motion inspirés du cinéma des Brothers Quay. Bien que la qualité des films soit au rendez-vous, il manquait une certaine profondeur dans l’ensemble pour pouvoir crier au génie. Quoiqu’il en soit, XX s’avère une anthologie respectable et vaut bien un visionnement.
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