Depuis sa parution, la série Terreur 404 s’est forgée une solide réputation et ce, autant au Québec qu’à l’étranger. Comme vous le savez déjà, la seconde mouture sera à vos portes, en même temps que les touts petits, le 31 octobre pour l’Halloween. Si vous souhaitez découvrir les nouveaux chapitres, vous n’aurez qu’à visiter ICI Tou.Tv. Très peu de produits horrifiques québécois se sont démarqués de la sorte et nous avons décidé de vous aider à patienter en vous offrant certaines exclusivités de la bouche même du réalisateur.
Étant un très grand fan de la première saison, ce fut donc un plaisir pour moi de m’entretenir avec le réalisateur Sébastien Diaz au nom d’Horreur Québec pour en savoir plus sur la seconde saison.
Horreur Québec: La première saison de Terreur 404 a été un réel succès et ce un peu partout. Vous avez gagné également une multitude de prix. Dirais-tu que c’est plus facile ou plus difficile de revenir avec une seconde saison?
Sébastien Diaz: On a mis la barre plus haute de notre côté. La première saison s’est beaucoup promenée. On ne s’attendait pas ça. Quand tu fais une série Web, tu te dis que les gens vont la regarder sur leur téléphone. On s’est rendu compte que la première saison avait beaucoup été projetée sur grand écran. À Fantasia, mais ailleurs aussi. Ce sera la même chose avec la seconde. Nous avons déjà des invitations. On a donc essayé de remonter nos critères de qualité. Cette semaine, on a projeté au Festival du Cinéma International en Abitibi-Témiscamingue. Il risque aussi d’y avoir une projection intégrale cet hiver dans un autre festival. Il n’en reste qu’un seul à cette saison, donc ce n’est pas difficile de deviner lequel (rires).
On a donc travaillé plus sur la direction photo et on a de bons effets spéciaux aussi. Dans la saison un, on s’amusait à mettre des références d’épisode en épisode. On le fait encore, mais on va plus loin. On donne des réponses à la saison un. Il y a même deux personnages qui reviennent. On a fait la suite de l’épisode La Maison des Amants. On s’est beaucoup amusé et on a fait beaucoup de références. Je pense qu’on a mis les bouchées doubles.
HQ: L’an dernier lors de ton entrevue avec nous, tu avais mentionné que la construction de la série s’était faite avec deux contraintes: l’implication des technologies et des finales chocs. Aviez-vous des contraintes pour la saison 2?
SD: On a continué dans la même veine, je te dirais. L’autre contrainte pour nous a été la longueur. À l’exception d’une histoire, les films sont en général plus longs. Il y a encore des scènes chocs, mais nous avons davantage développé les personnages.
HQ: Vous avez déjà annoncé que Marc Messier, Julie Le Breton, Antoine Pilon, et Pier–Luc Funk seraient de la seconde mouture, est-ce qu’il y a d’autres noms que vous pourriez nous mentionner pour nous mettre l’eau à la bouche?
SD : On a Guy A. Lepage. Au début, il devait faire un caméo et nous avons bien aimé le personnage. Il joue un père Noel dans un centre d’achats en plein mois de juillet pendant le Noël du campeur. Évidemment, tout va tout croche. Guy A. est un peu à l’origine de tout ça dans le segment.
On a aussi Vincent Bolduc. Ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vu jouer. J’ai parlé avec lui au printemps sur Entrée Principale. Il m’a dit que ça l’intéressait et qu’il voulait mourir. Tout le monde me demande de mourir, en fait. Je ne dis pas s’il meurt, mais on lui a trouvé une finale assez spéciale.
Il y a aussi Pierre-Yves Cardinal et Gaston Lepage, qui lui, va jouer un garagiste un peu louche. Il va y avoir aussi David LaHaye et Alexandre Goyette. Beaucoup de monde qui voulait jouer dans notre série!
Anne-Marie Dussault va faire un caméo dans presque chaque épisode aussi. Elle devient une lectrice de nouvelles de Terreur 404. Dès qu’un personnage ouvre la télé ou la radio, il y a un bulletin de nouvelles qui est diffusé autant sur la saison 1 que celle-ci. C’est très drôle, parce que les commentaires entendus donnent des indices sur d’autres histoires.
HQ: Est-ce qu’il y en a parmi les acteurs qui ont été plus difficiles à convaincre ou au contraire, certains voulaient vraiment y participer?
SD : Après la première saison, ça n’a pas été difficile de faire le casting. On avait même une liste d’attente et plusieurs aimeraient figurer dans une saison 3, s’il y en a une un jour. Il y a des acteurs avec qui ça n’avait pas marché pour la saison 1 qui nous ont mentionné vouloir être de la deuxième. Il n’y pas souvent des trucs de genre au Québec et ce n’est pas trop impliquant pour eux, non plus. C’est comme deux ou trois jours de tournage et ils savent qu’ils vont mourir. Julie Le Breton est dans l’épisode le plus gore. La première chose qu’on a tourné de la saison 2 était à 7h du matin avec une Julie toute crottée qui disait: «Mon Dieu je capote, je ne fais jamais ça!». Elle ne tournera jamais ce genre de scène dans Les beaux malaises.
HQ: Dans la première saison vous aviez abordé une série de sous-genre de l’horreur: les fantômes, les tueurs en série et autres, pouvez-vous nous parler des thèmes des prochains épisodes?
SD : Ce que tu mentionnes est vrai d’une certaine manière, mais ce n’était pas vraiment notre objectif. On a vendu la première saison comme The Twilight Zone ou Alfred Hitchcock Presents. Les quelques critiques négatives, dont la vôtre, disaient que ça ne faisait pas assez peur. Mais à travers nos sujets, on voulait surtout créer quelque chose d’étrange. Ce n’était pas directement de l’horreur. On s’est dit qu’on l’avait peut-être mal vendu. Il y a plus de fantastique dans la saison 2. Il y a une histoire de fantômes et le côté The Twilight Zone est encore là.
HQ: Cette année, au cinéma, on a vu une multitude d’anthologies de contes d’horreur et quand on compare leur piètre qualité à celle de Terreur 404, on se dit que ce serait phénoménal de découvrir en salle sous la forme d’un long-métrage, un groupe de ces histoires. Avez-vous déjà pensé à en faire un film dans la ligné de Creepshow, mais québécois?
SD: Creepshow était une référence pour nous. Je ne te cache pas qu’on a eu des discussions pour la télé. On aurait pu remonter ça différemment et mon idée était de jouer une sorte de gardien de la crypte pour unir les films. C’était resté en suspens à cause de raisons budgétaire. Il y a en effet une résurgence des anthologies. Il y en avait dans les années 1950 et c’est revenu dans les années 1980. C’est peut-être aux 30 ans que ça redevient à la mode. J’ai l’impression que c’est populaire à cause du format court. Ce que nous aimons, dans notre cas, c’est que chaque segment est un court-métrage. Dans les anthologies, il y a souvent plusieurs réalisateurs. Dans mon cas, je les réalise tous donc ça m’a permis de passer un bel été dans le court-métrage. J’ai fait sept court-métrages en un cours laps de temps, ce que les gens n’ont jamais la chance de faire. On en a fait sept en un mois, donc, c’est agréable.
HQ: Suite à sa victoire au Gala Québec Cinéma pour Les Affamés, Robin Aubert a fait un plaidoyer en faveur des formats DVD et Blu-ray pour les fans de films de genre. Peut-on espérer avoir un Blu-ray de Terreur 404, avec des extras et des scènes coupées?
SB: Ce serait une bonne idée. Je n’y ai pas pensé. C’est vrai que les fans de genre font mentir les statistiques sur la mort du Blu-ray, parce qu’on est des collectionneurs. Je précommande mes films à l’avance et j’ai même un lecteur multi-régions pour avoir accès à ce qui se fait à l’étranger. Ce serait une idée géniale. Peut-être en tirage limité. La série marche aussi ailleurs. En France, ils mettent un épisode par semaine et les gens adorent. Et on a eu une demande pour un remake pour la France en anglais. Ils voulaient qu’on retourne certains épisodes en anglais avec d’autres acteurs. Il y aurait donc un marché pour un Blu-Ray.
HQ: La France aimerait avoir un remake en anglais!?
SB: Oui, mais ça c’est un peu le côté spécial de la France. Notre saison est d’ailleurs parue sous-titrée en Français. C’était très québécois.
HQ: Si tu réalisais un film de 90 minutes, le geek d’horreur que tu es aimerait faire quoi?
SB: Bonne question. Je le fais un peu présentement. Moi, et les gars de Terreur 404, on travaille sur une série lourde pour la télé. C’est en écriture, en ce moment. On aimerait tourner ça d’ici deux ans. C’est plus un thriller que de l’horreur. Pour faire un film, ce qui est le fun au Québec, c’est que le territoire de l’horreur n’a pas été trop exploré. C’est très drôle, car chaque fois qu’un film d’horreur paraît, les gens s’amusent à crier que c’est le premier, alors que ce n’est pas vrai. Je suis un grand fan des années 1970 et plusieurs bons films ont été tournés au Québec, sans qu’on dise qu’ils sont purement québécois. Avec Terreur 404, j’ai aimé l’aspect québécitude. On voulait entendre le joual d’ici et ressentir un peu Montréal. Mon rêve serait de faire une sorte de Village des damnés qui se passerait à Boucherville. Ça pourrait être le fun aussi de voir des zombies au Costco. J’adore la sorcellerie aussi. Le côté fantastique ou surnaturel de Boucherville ou Sainte-Julie. J’ai grandi en banlieue et parler de quelque chose qu’on connaît, c’est déjà bon en partant.
HQ : Si tu devais t’adresser à ceux qui n’ont pas aimé la première saison de Terreur 404, tu leur dirais quoi pour les inciter à regarder la seconde?
SD: Je leur dirais de ne pas avoir d’attente et de ne pas s’attendre à une série purement horreur. Il y a plein de gens qui ne sont pas du tout des fans d’horreur qui ont aimé. Nous avons beaucoup de plaisir à révéler les acteurs de chaque épisode lors de l’écoute. Il y a quelque chose de très québécois. C’est une série d’horreur de rigodons. Je dirais aux gens d’ouvrir leur esprit et de ne pas s’attendre à juste de l’horreur. Par contre, si vous voulez être inquiet ou avoir froid dans le dos, allez-y pour Terreur 404!
En attendant les nouveaux épisodes qui seront disponibles dès le 31 octobre, vous pouvez visionner la bande-annonce de la saison 2 sur ICI tou.tv.
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