Un directeur de pompes funèbres et sa famille dysfonctionnelle ont appris à vivre avec les esprits de leurs clients, assistés par une médium qui leur a enseigné une série de règles à ne pas briser. Après tout, s’ils font parfois peur, les morts ne peuvent les blesser. Mais ça, c’était avant: alors que les liens familiaux s’effritent, les hantises montent en violence. Bernardo, Estella et Irina devront faire face aux entités qui leur veulent du mal, mais aussi à celles qui habitent leur passé.
Agréable surprise que The Funeral Home (La Funeraria), petit film argentin en huis clos de Mauro Iván Ojeda. Avec sa caméra lente, son décor élaboré, son attention aux sons ambiants et sa trame sonore discrète mais terrifiante, le film ne perd pas de temps à installer un climat tendu auquel contribuent les silences équivoques et les répliques cinglantes des membres de la famille.
Pernicieuses ou frontales, les scènes de terreur font mouche de façon efficace. C’est toutefois le malaise engendré par cette famille en mode autodestruction que l’on retient. Ici, l’horreur est souvent ordinaire, passive-agressive.
Le refus de The Funeral Home de répondre aux questions qu’il soulève lui enlève pourtant quelques points. Pourquoi l’aspect dilapidé de la demeure, qui contraste tant avec la sobriété clinique de la maison funéraire? Pourquoi cette règle capitale de ne pas utiliser la salle de bain, qui force les habitants à utiliser une toilette chimique installée devant chez eux? Si le cinéma n’a pas toujours à répondre à nos questions pour nous conquérir, il manque trop de pièces pour apprécier pleinement le puzzle qu’est The Funeral Home.
Certaines occasions ratées, comme celles d’exploiter davantage la carrière de directeur de pompes funèbres de Bernardo, nous agacent aussi. Quant à la finale, qui a beau être touchante, son mystère plane trop épais pour y voir clair.
[maxbutton id=”2″]
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.