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[Fantasia 2024] « Frankie Freako » : méchant party!

En tant que membre original de la compagnie de production et de réalisation Astron-6, Steven Kostanski est surtout connu pour sa comédie désaxée, son énergie chaotique et son amour des effets pratiques. Sa carrière a pris un tournant intéressant en 2016, quand il s’est détourné de l’humour pour co-créer avec Jeremy Gillespie The Void, un cauchemar lovecraftien tout ce qu’il y a de plus sérieux. Pour notre plus grand plaisir, il n’a attendu que quelques années avant de renouer avec la comédie d’horreur et nous faire hurler de rire avec Psycho Goreman. Cette année, il s’est déplacé à Fantasia pour la première mondiale de son nouveau film, Frankie Freako, un gorefest absurde et déjanté qui vous fera vivre tout un party!

« It's hip to be square? » Euh, pas vraiment. Suffit d'observer Conor (Conor Sweeney), un type coincé qui ne sacre jamais, ne manque aucun épisode d'Antique Connoisseurs et répond aux avances de sa femme avec la passion d'une débarbouillette. Lorsque celle-ci s'absente pour quelques jours, il se laisse tenter par une publicité de ligne directe et invite un monstrueux petit party animal et ses amis à mettre un peu de piquant dans sa vie, pour le meilleur et pour le pire — mais surtout le pire.
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Comme pour la plupart de ses œuvres, Kostanski porte plusieurs casquettes dans Frankie Freako : en plus d’assumer les responsabilités de réalisateur, scénariste, producteur et monteur, on le retrouve aussi, évidemment, au département de maquillage d’effets spéciaux, sa spécialité. Au fil des années, il s’est effectivement taillé une solide réputation de maître des illusions, ayant travaillé sur autant de projets indie (Scared Shitlesss, In a Violent Nature) que mainstream (It, Suicide Squad).

Tout aussi fidèle à lui-même, le cinéaste canadien a profité de son nouveau film pour renouer avec ses collaborateurs préférés comme Pierce Derks à la cinématographie, Blitz//Berlin à la musique — c’est d’ailleurs à eux qu’on doit l’hymne rock and roll « Frig Off » de Psycho Goreman — et, bien sûr, ses vieux collègues d’Astron-6.

Magnifique avec sa queue de cheval basse et ses bagues aux petits doigts, Adam Brooks est de retour dans un rôle taillé sur mesure qui évoque à la fois le mentor un peu croche et l’andouille attachante qu’il incarnait respectivement dans Manborg et Psycho Goreman. Conor Sweeney, un autre collaborateur de longue date, confirme son talent pour la bouffonnerie et la comédie physique avec un jeu dynamique qui rappelle parfois Eric Wareheim dansTim and Eric, surtout lorsqu’il embrasse des objets inanimés (don’t ask). Sa sœur Meredith (Manborg, The Editor) prête sa voix à la marionnette Dottie, tandis que Matthew Kennedy donne vie à Frankie Freako lui-même. C’est la deuxième fois que Kennedy, qui n’a manqué aucun projet du collectif, de Bio-Cop en passant par Father’s Day, Chowboys : An American Folktale et Divorced Dad, fait du doublage pour Kostanski : vous l’avez entendu dans Psycho Goreman, où il incarnait l’extraterrestre Kortex.

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Les années 1980 et 1990 inspirent Kostanski depuis toujours. Loin de s’en cacher, son cinéma est imbibé de la culture de l’époque. La garde-robe et la maison de Conor sortent tout droit d’un catalogue Sears de 1991, la trame sonore possède la subtilité d’un album de Mötley Crüe et le contenu qui passe à la télévision nous ramène à l’ère des publicités de hotlines payables à la minute qui passaient tard le soir. Et pour le public assoiffé de nostalgie pure, on a même droit à une séquence en stop-motion!

Opérées à la main et pas toujours coordonnées, ajoutant ainsi à la comédie et l’absurdité de l’ensemble, les marionnettes rappellent celles de Puppet Masters, Ghoulies, Gremlins ou encore Critters, tout en étant indubitablement habitées par une identité qui leur est propre. Il y a Dottie, la cowgirl qui tire plus vite que son ombre; Bardo, une créature aux allures steampunk qui s’exprime uniquement en disant « Shaba-doo »; et Frankie, un rockeur à barbichette qui ressemble vaguement à John Travolta. Une chose est certaine : on a très hâte de voir les figurines. Une collab avec Boglins, peut-être?

Objectivement, Frankie Freako est inférieur à Psycho Goreman. Il n’en possède ni les thèmes, ni l’ambition, ni le budget; la violence y est plus rare et moins sanglante et, surtout, rien ni personne ne saurait arriver à la cheville de Mimi, la pimbêche qui contrôle PG. Un peu niaiseux, conçu purement pour divertir, il n’a d’autre prétention que d’inviter le spectateur à faire comme Conor : quitter ses inhibitions, oublier sa job de marde et faire le party.

Subjectivement, par contre, les fans purs et durs pourraient bien y voir le film le plus divertissant de Steven Kostanski, ne serait-ce que parce qu’il livre un hommage si passionné à la folie de ses années formatives chez Astron-6, qu’on vous suggère d’ailleurs de revisiter en attendant la sortie sur demande!

Note des lecteurs1 Note
Pour les fans...
de « little monster movies » comme Gremlins et Ghoulies
d'Adult Swim, plus particulièrement de Tim and Eric Awesome Show, Great Job!
d'Astron-6, bien sûr!!!
4
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