«Je pense que les gens ont faim pour de l’horreur. C’est pourquoi des films comme Saw et Hostel ont rapporté autant. Les gens sont affamés pour des choses qu’ils n’ont jamais vues auparavant, et ce sont des scènes horribles et exagérées. […] Une grande partie de mon temps se résume à faire les cent pas dans mon bureau et à réfléchir à des moyens de tuer des gens.»
— Declan O’Brien
Un groupe de jeunes se rend dans une petite ville de la Virginie pour assister à un festival et chemin faisant, leur véhicule heurte un homme étrange. Le groupe doit maintenant accompagner la shérif dans une localité environnante dépeuplée de ses citadins, partis festoyer. Voilà que trois cannibales meurtriers surgissent sur les lieux pour libérer le sadique qu’ils avaient renversés avec leur voiture, maintenant prisonnier.
La série des Wrong Turn a été excessivement égratignée par les critiques un peu partout. Ce cinquième épisode a particulièrement attiré les foudres en étant pourtant tout aussi consistant dans sa démarche. Sans dénoncer le manque de jugement ou d’ouverture des mécontents face à un tel produit d’exploitation, il paraît tout de même surprenant rendu au cinquième volet que certains affichent encore une forme de surprise face à un étalage aussi gratuit de violence. Pour trouver un plaisir à visionner ces films, il faut les accepter pour ce qu’ils sont. Rien de plus, rien de moins.
Wrong Turn 5: Bloodlines (Sortie fatale 5) est le dernier chapitre de la série impliquant le scénariste et réalisateur Declan O’Brien. Si le réalisateur s’était offert un passage à travers les rouages du film d’action avec le chapitre 3, il a suffisamment d’humour cette fois pour jongler avec certains codes du western. Le cinéphile aguerri comprendra très rapidement que Wrong Turn 5 n’est qu’une relecture gore et horrifique du classique Rio Bravo d’Howard Hawks. L’idée vaut à elle seule le visionnement, même si le résultat ne lève pas autant qu’on l’aurait souhaité.
Évidemment, les différentes formules et effets horrifiques mis en branle pour permettre cet enchaînement de meurtres sont usés à la corde. Cela dit, pour la première fois depuis le second volet, certaines touches d’humour fonctionnent. C’est par exemple le cas de la séquence générique, où cinq doigts annoncent au spectateur le numéro de l’épisode dans lequel il se trouve. Ou encore de cette mise en abîme nous faisant sursauter face à des montagnards qui sont en fait des jeunes costumés pour le festival. Dommage, en revanche, que plusieurs dialogues s’avèrent aussi pauvres.
La réalisation de O’Brien est tributaire plus que jamais du petit budget. Les décors misérables transpirent l’artifice et malgré la dose de gore obligatoire, les meurtres paraissent moins bien exécutés de ceux du précédent opus. Ceci n’aide certainement pas des acteurs inexpérimentés à incarner des personnages pourtant unidimensionnels.
Il n’en reste pas moins que si vous vous êtes rendu au chapitre 5, vous avez certainement trouvé un certain plaisir à regarder les précédents. Wrong Turn 5: Bloodlines rempli son postulat de départ en s’abandonnant entièrement aux formules d’usage pour nous promettre du sang et du sexe.
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