Comme vous l’avez sûrement lu sur nos pages, la chaîne de télévision spécialisée Frissons TV présentera une adaptation de la chronique Sur la Route de l’Horreur et ce, dès septembre 2021. La question que tout le monde se pose maintenant est: est-ce que la chronique va toute de même continuer de vivre ici, sur Horreur Québec? La réponse est oui!
Le 30 octobre dernier, on vous apprenait en exclusivité qu’Éric Falardeau débutait la production du nouveau court-métrage Asmodeus, qui marquera son retour tant attendu à l’horreur expérimentale! Or, cette nouvelle m’a rappelé que Stéphane Feuilloley (3 Minutes de gore, Sur la route de l’Horreur) avait visité le plateau de tournage de Thanatomorphose, premier long-métrage du cinéaste québécois. Je laisse donc la parole à Stéphane, qui a bien voulu raconter son expérience.
Été 2011. Cela fait un an que moi, Stéphane Feuilloley, je suis arrivé au Québec. À cette époque, je cherchais à rencontrer des artistes québécois afin de les interviewer pour mon blog d’horreur du moment. Grâce à mon ami, le maquilleur Rémy Couture, qui travaillait sur le film Thanatomorphose, je pus contacter le réalisateur Éric Falardeau. Celui-ci, d’une gentillesse infinie, accepta de me rencontrer mais, encore mieux, m’invita sur le tournage de son film.
Ce jour-là, j’étais fébrile. Outre le fait de rencontrer Éric et d’être sur le tournage, il y avait aussi sur place le maquilleur David Scherer, venu spécialement de France pour les effets mécaniques. Jusqu’ici, David n’était qu’un ami virtuel d’un réseau social connu. Lui aussi, je le verrai pour la première fois!
J’arrivais sur les lieux, un appartement dans Montréal, un peu après midi. Je monte les escaliers extérieurs jusqu’au dernier étage et tombe sur deux personnes qui m’indiquent que c’est bien ici le lieu de l’évènement. Je rentre dans l’appartement qui est plutôt sombre. L’équipe est là, dans le salon, en pleine préparation et, tout de suite, Éric et David viennent à ma rencontre pour me saluer chaleureusement.
Éric me fait rencontrer les personnes présentes dont l’actrice principale, la belle Kayden Rose, Benoit Lemire, producteur associé multitâche ou encore la charmante directrice artistique Véronique Poirier. Tout ce beau monde s’affairent à préparer une scène assez prenante dans laquelle Kayden est dans la salle de bain en pleine détresse.
Éric prend tout de même un gros quart d’heure avec moi dans la cuisine pour répondre à mes questions sur sa carrière dans l’horreur et les courts-métrages. «Maître» Falardeau, comme je m’amuse à l’appeler parfois, est quelqu’un d’unique et particulièrement intéressant. Sa conversation est passionnante, on se rend vite compte que l’homme est un puit de culture générale.
Il est temps de tourner la scène! Kayden se déshabille pour se diriger vers la salle de bain en petite culotte et couverte de fluides improbables. La concentration est à son summum. Tout le monde est tendu. La pression est palpable dans l’appartement. Plus un bruit. On tourne. Je suis dans le salon, en attente, puisque la pièce de l’action est minuscule mais j’entends des gémissements et un bruit de verre brisé. CUT! Tout va bien mais quelques retouches sanglantes sont nécessaires. Et on reprend.
Cette fois, David me tire à lui pour me montrer les prothèses qu’il a préparé pour le film. Il ouvre un grand placard et c’est la caverne d’Ali Baba! Le latex ainsi qu’autres produits se bousculent sur les tablettes. Il saisit un postiche et avec toute la fierté du créateur, me montre comment il fera sortir un liquide jaunâtre du crâne de l’actrice. Magnifique! David est un grand artiste. Ses créations sont splendides. Pas étonnant qu’Eric ait fait appel à lui pour son film.
Voilà; la scène s’achève! Il est temps pour moi de quitter cette ambiance magique qu’est un tournage de film. J’en ressors avec un immense sourire collé sur la face. Ces rencontres inoubliables resteront gravées à vie dans mon cœur de fan. Retour à la réalité.
Rappelons qu’Éric Falardeau mène actuellement une campagne ULULE pour récolter les fonds nécessaires afin de compléter ce voyage visuel rempli d’effets spéciaux traditionnels. Asmodeus sera tourné en pellicule Super 8mm noir et blanc par l’extraordinaire directeur photo Luc Desjardins. L’équipe créative de Falardeau sera de retour derrière la caméra pour ressusciter les morts: AntonFX Studio, Véronique Poirier, Stéphanie Lamarche et Benoît Lemire. La bande originale sera écrite et interprétée par le groupe de Falardeau, The SerVant.
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