Endzeit (Ever After), le deuxième long-métrage de Carolina Hellsgård, prend place dans une Europe post-apocalyptique où seules deux villes de l’Est de l’Allemagne résistent à une mystérieuse épidémie qui transforme les infectés en créatures cannibales. La peureuse Vivi (Gro Swantje Kohlhof) trouve en la courageuse Eva (Maja Lehrer) une camarade insoupçonnée lorsqu’elle décide de quitter Weimar pour Jena, où la rumeur veut que la vie soit plus tolérable.
Ce n’est pas parce que tous les rôles créatifs d’envergure (réalisation, scénarisation, production, montagne, direction artistique) sont remplis par des femmes qu’Endzeit tombe dans le piège convenu d’un cinéma «de femme». Même si la publicité autour de ce film existentialiste fait grand cas de sa féminité, celle-ci n’occupe pas l’avant-scène. C’est, de manière bien plus large, notre humanité qui passe sous la loupe, particulièrement à travers l’examen de notre relation avec la nature, des regrets et remords des deux filles, et de leur position dans le temps avec un grand et un petit «t».
Depuis le début de la décennie, les zombies se bousculent ad nauseam au petit comme au grand écran. Comme la série télévisée The Walking Dead, leur popularité s’essouffle enfin. Alors que se calme la tempête de films bourrés d’action comme World War Z, Dead Snow, Train to Busan et les autres, des œuvres lentes et minimalistes se distinguent du lot. On pense au film Les Affamés de Robin Aubert, au livre The End We Start From de Megan Hunter. Suivant cette tendance, Endzeit pourrait être le rejeton imparfait de The Girl With All The Gifts et The Battery: un film écolo-zombie où deux personnages développent une relation quasi fusionnelle.
À la cinématographie, Leah Striker peint de superbes tableaux où les humains se fondent dans la nature… ou y font figure de tache. Si le rythme lent et contemplatif du film nous permet d’apprécier son image, il manque toutefois sa chance de créer des personnages forts auxquels s’attacher et s’identifier. Malgré de solides performances de la part des actrices, Vivi et Eva manquent de caractère, surtout dans un scénario qui lui manque parfois de «focus».
Ne laissez pas l’ennuyeuse bande-annonce vous décourager: Endzeit est une offrande imparfaite mais originale, à condition d’aimer ses zombies même quand ils ne sont pas trop sanglants.
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