Les enfants de la génération 80 ont grandi avec les collections Frissons et Chair de poule en littérature et des émissions comme Are You Afraid of the Dark? (Fais-moi peur) à la télévision. Ils ont eu leurs premiers émois cinématographiques avec Chucky, Jason, Freddy ou Michael, au choix. Depuis quelques années, on s’adresse à eux sous le prisme de la nostalgie alors que les années 1980 sont à l’honneur. De Stranger Things à Summer of 84, les offrandes qui carburent à cette époque révolue sont de plus en plus nombreuses. C’est dans ce contexte que vient de paraître le premier numéro de Ça fout la chienne, un périodique québécois d’horreur qui s’adresse aux ados.
Édité par Cabro Productions, une maison d’édition indépendante spécialisée en bande dessinée et doublée d’une petite société de production cinématographique, Ça fout la chienne est un projet commun de Luca Jalbert et Samuel Roy. Ce trimestriel au look résolument vintage s’adresse aux jeunes ados de 12 ans et plus. On y retrouve des bandes dessinées, des chroniques (littéraires et cinéma) et une entrevue. Pour leur premier numéro, Jalbert et Roy frappent un grand coup avec Patrick Senécal, l’une des figures majeures de l’horreur au Québec.
Dans une présentation à mi-chemin entre un vieux numéro de Tales from the Crypt et du dernier exemplaire des Débrouillards, Ça fout la chienne constitue une offrande parfaitement adaptée à son public. Même si, comme adulte et amateur d’horreur, je ne me suis pas senti interpellé, l’effet nostalgie fonctionne et je me suis pris à m’imaginer à quel point j’aurais aimé découvrir ce magazine quand j’étais plus jeune.
Les bandes dessinées s’étalent sur trois pages, ce qui donne le temps de faire monter la tension dramatique avant la chute voulue horrifiante, même si on sourit plus qu’on tremble. La chronique littéraire gagnerait à être légèrement bonifiée, puisque le commentaire critique lui-même n’occupe qu’une demi-page, contrairement à la chronique cinéma où la même page est utilisée à son plein potentiel.
Luca Jalbert et Samuel Roy sont très actifs sur les réseaux sociaux, ce qui plaira aux abonnés de Ça fout la chienne. Et en bonus, les créateurs nous offrent une web-série disponible gratuitement. De quoi prolonger le plaisir des jeunes amateurs de frissons!
Bref, comme le magazine vient combler un vide et propose du contenu original, on ne peut que saluer l’initiative et lui souhaiter une longue et horrible vie!
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