Comme le veut maintenant la tradition, les rédacteurs d’Horreur Québec vous partagent leurs dernières découvertes côté sorties vidéo, classiques et littérature lors des suggestions du staff de juillet 2020:
Jean-François Croteau
Panorama (2020) de SV Bell, Black Flag Pictures Books
J’ai eu la chance de découvrir le second livre montrant des peintures de l’artiste Sv Bell qui s’intitule Panorama, publié par Black Flag Pictures Books. Il s’agit d’un superbe album réunissant des reproductions des toiles du peintre, dont certaines illustrent des moments clés de nos films fantastiques et d’horreur favoris, alors que d’autres convoquent des situations inquiétantes.
C’est aussi fascinant de constater que l’artiste y présente plusieurs de ces tableaux qui ont été créés pour des groupes de musique métal. Véritable maître à la fois dans l’art de dessiner comme dans la superposition de couleurs, l’homme nous propose des images tout simplement splendides. Si vous manquez de murs ou n’avez pas les moyens de vous offrir l’une de ces oeuvres, optez pour ce livre incontournable. La bonne nouvelle est que l’illustrateur prévoit sortir un panorama de son année de peinture par année.
Jason Paré
Les Chefs-d’oeuvre de Lovecraft: La Couleur tombée du ciel (2020) de Gou Tanabe, Ki-oon
Après Les Montagnes hallucinées et Dans l’abîme du temps, voilà que l’adaptation de la nouvelle The Color Out of Space de H.P. Lovecraft concoctée par le mangaka Gou Tanabe est disponible chez l’éditeur français Ki-oon.
Plus fidèle et mieux réussie que la version filmique de Richard Stanley, Les Chefs-d’oeuvre de Lovecraft: La Couleur tombée du ciel raconte la lente descente en enfer de la famille Gardner accablée par un étrange fléau depuis la chute d’une météorite tout près de leur demeure. Progressivement, les légumes cultivés sur la ferme prennent un goût amer et les animaux, ainsi que les membres de la famille, tombent malades. À l’instar de ses précédentes adaptations, Gou Tanabe propose de superbes illustrations en noir et blanc et parvient, malgré ce choix graphique, à rendre inquiétante et mystérieuse cette couleur venue d’un autre monde. Une lecture qui vaut le détour. Prenez note qu’une autre adaptation est prévue cet automne, celle de la nouvelle L’Appel de Cthulhu. À suivre.
Pat Houle
Häxan (1922) de Benjamin Christensen
Incroyable docu-fiction suédois de 1922 relatant l’historique de la sorcellerie et du satanisme depuis l’antiquité. À l’aide de reconstitutions avec acteurs, dessins, photographies et même stop motion, Häxan est techniquement impressionnant en plus d’être hyper informatif. Un must pour les fanatiques du genre, disponible dans une très belle édition Blu-ray chez Criterion.
Élise Lucie Henripin
Vivarium (2019) de Lorcan Finnegan
Vivarium faisait partie des films qu’il m’a fait de la peine de manquer l’an dernier à Fantasia, notamment à cause de la présence de la toujours éblouissante Imogen Poots (Green Room). Près d’un an plus tard, son visionnement m’a bouleversée. À la croisée de la fable et de la science-fiction, le film de Lorcan Finnegan se déroule dans un décor de banlieue surréaliste qui rappelle René Magritte et Wes Anderson. L’espoir est quasi inexistant dans ce récit d’un jeune couple coincé dans un développement immobilier qui «célèbre» l’uniformité et la prédictibilité de la vie de banlieue. Attendez d’être d’humeur égale pour le voir, car il pourrait bien vous jeter à terre lors d’une journée de déprime.
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Chloé Leclerc-Gareau
Darkest Night: A Podcast Experience (2016) produit par The Paragon Collective et NoSleep
Alors que mes podcasts favoris sont en vacances, j’en profite pour revisiter ceux qui m’ont fascinés il y a quelques années. En fouillant un peu, je suis retombée sur Darkest Night, que je me rappelais avoir écouté à sa sortie et adoré. À l’époque, je l’écoutais à l’aide du haut-parleur cheap de mon cellulaire, malgré la (forte) recommandation des hôtes d’utiliser des écouteurs afin de «vivre pleinement l’expérience».
Chaque épisode montre les derniers instants de la vie d’un personnage, analysés et enregistrés par une jeune stagiaire d’un institut de recherche rempli de secrets. Au fil des saisons, des liens se font et le mystère s’épaissit.
J’ai dévoré les deux premières saisons à nouveau, avec des écouteurs, cette fois, pour réaliser avec joie qu’une troisième saison était sortie depuis ma dernière écoute. Bien que cette dernière boucle la boucle de façon un peu maladroite, elle reste toutefois excellente. Quant à la fameuse «expérience», elle n’est vraiment pas surestimée. Le podcast a été enregistré avec un micro binaural une technologie qui vise à reproduire la perception sonore de l’oreille humaine. De plus, lors de l’enregistrement, les acteurs se sont physiquement déplacés dans la pièce autour du micro, afin de maximiser le réalisme. La qualité sonore est telle que plus d’une fois j’ai sursauté, pensant que quelqu’un approchait derrière moi, alors que ce n’était que le son des pas d’un personnage dans mes écouteurs.
Il n’y a aucune pitié pour rien ni personne dans le monde de Darkest Night. Pour un avant-goût, je vous conseille d’écouter les deux premiers épisodes; j’ai confiance que le deuxième épisode vous donnera des frissons.
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Eric Arseneault
Devil’s Path (2018) de Matthew Montgomery
Je suis tombé par hasard sur ce film en explorant la section LGBTQ+ d’Amazon Prime. Un thriller entièrement composé de personnages gais est une denrée rare au cinéma. L’histoire raconte la mésaventure de Noah qui déambule dans le sentier nommé Devil’s Path, où les hommes sont à la recherche de plaisirs charnels éphémères. Noah (Stephen Twardokus, Revenant) rencontre l’énigmatique Patrick (JD Scalzo, The Broken Rose) et ils se retrouveront tout deux plongés dans une périlleuse chasse à l’homme. Il est intéressant que le scénario de Twardokus et Montgomery parte d’une réalité propre aux homosexuels afin de bâtir leur trame narrative. Les dialogues sont bien écrits et donnent l’impression d’être conçus pour le théâtre. Le suspense est également très efficace et réserve d’habiles rebondissements. Cependant, la performance des acteurs est très inégale. Certes, le film est loin d’être parfait, mais Devil’s Path souffle tel un vent de fraîcheur sur l’univers cinématographique à prédominance hétérosexuelle.
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Marc-Antoine Labonté
Primal Rage (1988) de Vittorio Rambaldi
En temps de canicule, il fait toujours bon de laisser son cerveau au frais et de ressortir des boules à mites nos séries B aussi juteuses que jambonnes. Écrit par Umberto Lenzi, profitant de la musique de Claudio Simonetti et des effets spéciaux de Carlo Rambaldi (père du réalisateur), Primal Rage est comme la version grossière d’un 28 Days Later.
Un singe sur lequel on expérimente en laboratoire transmet le virus de la rage à une bande d’étudiants qui s’attaqueront ensuite à leurs pairs. Dans une lentille italienne, le campus floridien où se déroule l’intrigue est peuplé de types douteux qui gueulent leurs dialogues fromagés. Le final prenant place durant un concert d’Halloween est hautement divertissant. Say the word!
Lisez également nos suggestions du staff de juin dernier.
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