Je dois l’avouer, 2018 n’a pas été une grande année cinéma d’horreur pour moi. L’exercice fut assez facile et, comme c’est habituellement le cas, je n’ai pas du tout eu le cœur déchiré en faisant ce bilan. Parmi beaucoup de mauvais films comme The Nun et Insidious: The Last Key, quelques déceptions telles que Bird Box et Hereditary et d’autres titres très potables, mais injustement passés inaperçus comme Ghostland et Upgrade, j’ai tout de même été forcé d’éliminer quelques bons films à la toute dernière minute comme le mitigé Suspiria pour ne nommer que celui-là. Ceci dit, j’ai malgré tout été diverti et séduit par au moins dix autres, que voici…
10- Ghostland de Pascal Laugier
Cette belle surprise, gracieuseté de celui qui nous a offert le sanglant Martyrs en 2008, est l’un des films d’horreur des plus divertissants qui m’ait été de voir cette année. Ne se prenant jamais trop au sérieux, Ghostland se regarde plus que bien. Une distribution majoritairement féminine dans un environnement glauque où l’angoisse et la tension dominent. Imparfait, certes. Amusant, absolument.
9- Climax de Gaspar Noé
Le contesté Gaspar Noé (Irréversible) nous transporte, une fois de plus, dans son univers cauchemardesque avec ce voyage psychédélique essoufflant ou danse, sexe et brutalité se rencontrent. Avec sa bande sonore galvanisante et épuisante, Climax est carrément une expérience qui gagne sa place dans les films qui m’ont le plus marqué durant la dernière année. Sofia Boutella (The Mummy), ancienne danseuse de Madonna, sort du lot et domine une distribution de non-acteurs des plus naturelles.
8- A Quiet Place de John Krasinski
Probablement le film qui a divisé le plus de gens cette année, voilà la définition parfaite de l’expression «short and sweet» avec ses 90 minutes de suspense ininterrompues! Malgré ses incohérences, seule la mauvaise foi nous empêchera de se laisser embarquer dans cette histoire originale où le silence domine. Emily Blunt (The Girl on the Train) et John Krasinski (It’s Complicated) forment un duo infatigable dans cette unique histoire qui devient rapidement tout un défi pour ceux qui ne peuvent tenir leur langue pendant une projection.
7- Unsane de Steven Soderbergh
Passé sous le radar, le dernier film du réalisateur éclectique Steven Soderbergh (Traffic, Magic Mike) est probablement l’un des plus intéressants de l’année. L’excellente Claire Foy (The Girl in the Spider’s Web) s’entoure de Joshua Leonard (The Blair Witch Project), Juno Temple (Horns) et Amy Irving (Carrie (1976)) dans ce fabuleux thriller psychologique tourné entièrement avec un téléphone cellulaire et qui remplit haut la main son mandat d’angoisser son spectateur.
6- Revenge de Coralie Fargeat
Autre belle surprise n’ayant pas obtenu la visibilité méritée, le premier long métrage de la réalisatrice Coralie Fargeat n’est ni plus ni moins qu’un gros bonbon cinématographique! Cette co-production France/Belgique met en scène la vengeance d’une bombasse (Matilda Lutz) au milieu du désert, sous une sublime direction photo accompagnée d’une bande sonore décoiffante. Revenge ne réinvente absolument rien, mais nous fait passer un sacré bon moment.
5- The House That Jack Built de Lars von Trier
Matt Dillon (Rumble Fish) crève l’écran dans le tout dernier film du controversé Lars von Trier (Antichrist), où ce dernier s’amuse visiblement à repousser les limites de son public. Une comédie (très) macabre dans toute son unicité où il aurait été facile de tomber dans les clichés du film de tueurs en série. L’histoire de Jack ne laisse personne indifférent et mérite grandement sa place dans mon top 5 de l’année.
4- Annihilation d’Alex Garland
Après le très bon Ex Machina, Alex Garland était de retour cette année avec l’excellent Annihilation; adaptation cinématographique du roman de Jeff VanderMeer. Mystère, tension et créatures extraterrestres s’entremêlent dans ce deuxième film magnifiquement réalisé et interprété par Natalie Portman (The Death and Life of John F. Donovan) et Jennifer Jason Leigh (Twin Peaks), que je regrette amèrement d’avoir loupé en salle.
3- Un couteau dans le cœur de Yann Gonzalez
Avec ce superbe hommage au giallo, Yann Gonzalez renverse les rôles alors que le tueur s’attaque maintenant à des hommes. De la musique au grain d’image en passant par les couleurs rappelant celles d’Argento, Un couteau dans le cœur est une œuvre qui reste longuement en tête après son visionnement. Une des plus belles surprises de 2018 où Vanessa Paradis (Café de Flore) brille dans le rôle d’Anne, une productrice de films pornos gays. On aime ou on déteste.
2- Mandy de Panos Cosmatos
Je n’avais pas été autant immergé par un film depuis The Neon Demon. Un gros cauchemar de deux heures avec des personnages complètement disjonctés qui a su m’envoûter par son esthétique et la musique du regretté Jóhann Jóhannsson. Andrea Riseborough (Black Mirror) et Linus Roache (Batman Begins) sont excellents aux côté d’un Nicolas Cage (Mom and Dad) qui ne sombre jamais dans son cabotinage habituel des dernières années.
1- Halloween de David Gordon Green
Le tout premier Halloween étant mon film d’horreur préféré, j’avais très peur du résultat. David Gordon Green avait tous les ingrédients en main pour nous offrir la meilleure suite de la saga et l’erreur n’était pas une option. La satisfaction a certainement pu se lire son mon visage après la projection puisque qu’on m’a donné exactement ce que je voulais: une suite respectueuse et un slasher saprément bien réussi avec, en plus, une Jamie Lee Curtis en pleine forme qui nous offre sa meilleure performance depuis True Lies. Parfaitement dosé, et ce, à tous les niveaux, Halloween est le film qui m’a le plus allumé, amusé et fait vibrer cette année. Certainement pas le plus parfait, mais le plus satisfaisant et excitant des douze derniers mois.
Mon coup de gueule!
Winchester de Michael Spierig et Peter Spierig
Le film des jumeaux Spierig (Jigsaw) avait tellement de potentiel qu’on ne peut qu’être déçu et, à la limite, insulté par ce nanar sans queue ni tête. Une idée complètement ratée, des talents d’acteurs gaspillés et un choix de réalisateurs douteux ne sont qu’une infime partie des problèmes qui errent dans le manoir Winchester. Espérons un film qui rende justice à cette maison si singulière, très prochainement.
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