Si ma passion première demeure la littérature d’horreur, je passe rarement mon tour quand vient l’occasion de dévorer des films d’horreur, et je fais un pipi content chaque juillet quand Fantasia dévoile ENFIN son calendrier. 2018 m’a un peu laissé sur ma faim. Cela dit, il y a plusieurs films que je n’ai pas encore vus, dont Terrified, The House That Jack Built et Border, des titres intrigants dont on ne m’a dit que du bien.
Au moment de composer cette liste, j’ai longtemps hésité à ajouter Cam. Bien sûr, la critique est un exercice personnel, mais j’ai été surprise par le traitement négatif du film par mes collègues d’Horreur Québec. Bien que loin d’être parfaite, cette exploration de l’univers de la webcam, un véritable cauchemar à cette ère où nous présentons tous une face réelle et une face virtuelle, m’a gardée sur le bout de mon siège du début à la fin — fin qui m’a malheureusement déçue. Pourtant, son honnêteté et son réalisme en font une entrée notoire de 2018. Au final, j’ai décidé de ne pas l’inclure en tenant à préciser que, si Cam n’est pas forcément un grand film, c’est un film important et bien de son époque.
10- A Quiet Place de John Krasinski
Si on est tous un peu tombé sur le cul lorsqu’on a appris qu’il réalisait un film d’horreur, Jim de The Office a su convaincre le public et la critique, en plus d’ouvrir le débat sur la représentation des personnes handicapées à l’écran. Je n’ai pas adoré A Quiet Place autant que mon collègue Éric: non seulement y ai-je trouvé trop d’inconsistances et d’invraisemblables, mais le choix de montrer les créatures si tôt a atténué ma peur. J’aurais préféré aucune trame sonore, et j’ai aussi trouvé le baromètre quétaine un peu trop élevé à certains moments. Cela dit, j’ai pleuré et je suis pas mal sûre que je pleurerai encore quand je le reverrai.
9- The Witch in the Window d’Andy Mitton
Malgré ses nombreuses qualités, The Witch in the Window a reçu peu d’attention cette année, d’où ma décision de l’inclure dans ce palmarès. Si vous appréciez le minimalisme de We Go On, vous aimerez le nouveau film de Mitton; un récit de fantôme assez classique et relevé d’une touche d’humour qui sert de cadre à la touchante histoire d’une relation père-fils. La scène où le duo confronte le fantôme de la dame m’a fait hurler de rire.
8- The Ritual de David Bruckner
Pour moi, ça aura été le premier bon film d’horreur de l’année — surtout après le désastreux The Cloverfield Paradox. La chimie des acteurs, l’exploitation audacieuse du thème de la culpabilité et une créature au design horrifiant et original: voici une recette bien sentie pour une excellente surprise.
7- Apostle de Gareth Evans
J’ai un faible pour le folk horror (et un autre pour Dan Stevens, star du Top 10 des personnages masculins les plus séduisants de l’horreur) qui m’a amené à mettre immédiatement Apostle dans ma watchlist. L’acteur y incarne un personnage accro au laudanum qui infiltre un village païen où sa sœur est retenue prisonnière. Sans égaler The Wicker Man, Black Death ou Kill List, Apostle n’a pas peur de nager en territoire surnaturel et d’offrir des mises à mort brutales qui satisferont ceux qui aiment leur cinéma bien sanglant. Ajoutez une touche de poésie à la finale et voilà une délicieuse offrande pour tout fan d’horreur qui se respecte.
6- Ghost Stories de Jeremy Dyson
Mon amour pour le groupe de comédiens britannique The League of Gentlemen biaise peut-être mon opinion, mais Ghost Stories m’a fait passer un sacré bon moment. Même si elle n’est pas aussi intelligente qu’elle semble le penser, cette anthologie, qui n’en est pas vraiment une, doit une large part de sa réussite au jeu impeccable des acteurs, dont le jeune Alex Lawther (The End of the F***ing World). Plusieurs jump scares et une bonne dose d’humour noir en font un film parfait à écouter entre amis.
5- Annihilation d’Alex Garland
La scène de l’ours, am I right? Mais il y a plus que cette scène horrifiante qui justifie mon admiration pour ce film de science-fiction cérébral et féministe qui, en plus d’être extraordinairement beau côté effets visuels, m’a fait me jeter sur Google pour voir ce que des cinéastes plus érudits que moi en avaient pensé.
4- Halloween de David Gordon Green
Comme plusieurs d’entre vous, Halloween occupe la première place de mes films d’horreur préférés de tous les temps. Malgré quelques réserves, j’ai dû m’incliner devant cette suite réalisée par un fan pour les fans. Le parcours du réalisateur en comédie se fait sentir avec quelques pépites dans les dialogues: cette scène où deux policiers discutent de bahn mi? Hilarante! Plus en forme que jamais, la magnifique Jamie Lee Curtis livre une autre performance inoubliable.
3- The Little Stranger de Lenny Abrahamson
Pour être franche, à la fin de la projection, je n’étais pas certaine d’avoir aimé The Little Stranger. En fait, je ne suis toujours pas certaine d’avoir aimé The Little Stranger… Mais j’y pense encore et ça suffit pour me convaincre que c’est un film franchement réussi. C’est d’ailleurs peut-être le seul film mettant en vedette Domhnall Gleeson qui ne m’a pas donné envie de lécher l’écran, malgré ma longue histoire d’amour avec les grands roux maigres. Preuve que cette adaptation du superbe roman de Sarah Waters possède quelque chose de résolument spécial.
2- Hereditary d’Ari Aster
Peut-on apprécier un film même après se l’être fait «spoiler»? J’ai vu Hereditary après avoir lu son analyse sur le blogue them. Même s’il n’y a donc eu aucune surprise, c’est avec fascination que je l’ai visionné avec une attention particulière pour le thème de l’identité sexuelle. Brillant et terrifiant!
1- Revenge de Coralie Fargeat
Pour moi, cette œuvre exaltante et colorée qui jaillit des cendres de centaines de rape and revenge merdiques représente un choix facile. Sexy et sanglant, Revenge prend un plaisir net à s’amuser avec le male gaze et à transformer son héroïne en super combattante à la Rambo. Une facture visuelle du tonnerre et une trame sonore énergique transporte ce film qui refuse de sexualiser le viol et de simplifier à outrance la notion de consentement. À voir et à revoir!
Mon coup de gueule
Chilling Adventures of Sabrina de Roberto Aguirre-Sacasa
Plusieurs ordures ont pollué mon écran cette année mais, les ayant visionnées avec peu d’attentes, on peut difficilement parler de déceptions. En revanche, j’avais follement hâte de voir Chilling Adventures of Sabrina, qui m’a laissée assez tiède pour que je l’abandonne au sixième épisode. Non seulement la série manque-t-elle d’humour et ses épisodes suivent-ils un rythme répétitif, mais les personnages en carton (Harvey et Sabrina, zzzzzz) n’ont rien d’intéressant. À part la très cool Zelda, qui m’a donnée envie de refaire ma garde-robe et de recommencer à fumer.
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