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Run Rabbit Run. Lily LaTorre as Mia in Run Rabbit Run. Cr. Courtesy of Netflix © 2023

[Critique] Run Rabbit Run: tomber dans le trou vertigineux du lapin

Run Rabbit Run est paru récemment sur la plateforme Netflix, et plusieurs cinéphiles, un peu las des sorties estivales en salles où l’action l’emporte sur tout, auront peut-être envie de se plonger dans une histoire plus psychologique.

Alors qu’elle se remet à peine de la mort de son père, Sarah, une mère divorcée, entrevoit lentement un changement de comportement inquiétant chez sa fille Mia. Cette dernière semble avoir des souvenirs d’une vie qui n’est pas la sienne et va bientôt insister pour qu'on l'appelle Alice, prénom de la sœur de Sarah disparue lorsqu’elle avait 7 ans.
Run Rabbit Run affiche film

Le scénario de Hannah Kent n’est pas sans lacunes. Bien sûr, la finale choc qu’on essaie de laisser mijoter le plus longtemps possible se devine un peu vite, et quelques clichés se glissent ici et là. Mais au-delà de la construction du suspense parfois simpliste, on nous offre des personnages plus grands que nature, avec des zones d’ombres que de petits détails essaient d’éclairer et qui amèneront une progression dramatique délectable au récit.

Il devient difficile de rester de marbre face à cette relation mère-fille et au terrible traumatisme dont elle semble encore la proie. Disons qu’on ne réinvente pas la roue, mais qu’on la fait tourner en nous immergeant dans la tête de cette femme dont les troubles et les inquiétudes deviennent un cube Rubik à résoudre.

La cinéaste australienne Daina Reid réussit à tisser une certaine ambiance malsaine avec Run Rabbit Run. Elle nous dirige vers des thèmes que l’on croit connaître, mais nous fait parfois bifurquer assez brusquement. Qui plus est, Reid fait preuve d’une grande finesse dans sa direction d’acteurs.

Remplaçant Elisabeth Moss qui a eu à se retirer du projet à cause d’un conflit d’horaire, Sarah Snook (Jessabelle) procure une profondeur inestimable au long-métrage grâce à la justesse de son jeu. Sa crédibilité va jusqu’à déblayer certains arcs narratifs de poncifs moins jouissifs. Dans le rôle de la petite Mia, la jeune Lily LaTorre (The Clearing) est tout aussi épatante.

Au final, si Run Rabbit Run risque de paraître trop cérébral et lent pour les fans de gore et pas assez inventif pour les cinéphiles aguerris, le résultat n’en est pas moins fort divertissant.

Note des lecteurs5 Notes
Pour les fans...
de films d'horreur plus psychologiques
qui aiment pousser l'analyse
3.5
Note Horreur Québec

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