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Le Comiccon de Montréal 2023 disséqué par ses fanatiques

Pas moins de 65 000 fans ont franchi le seuil du Palais des congrès de Montréal pour assister au Comiccon le week-end dernier. Cette gigantesque célébration de la culture populaire est rapidement devenue un incontournable pour les fans qui désirent afficher leurs couleurs, avec des costumes qu’ils ont souvent fabriqués eux-mêmes, et qui veulent rencontrer leurs artistes préférés.

Inutile de s’éterniser sur la grève des acteurs et scénaristes qui a changé un peu les données de cette édition, et sur les tarifications de plus en plus démesurées des signatures et options photo, puisque l’organisation n’y peut rien. C’est aussi le cas en ce qui concerne la variété des exposants. On aura beau se plaindre des kiosques ou les adorer, aucun responsable ne décide réellement de qui va postuler pour une table ou non.

Au lieu de vous faire un énième compte rendu de l’événement que vous connaissez certainement, nous avons décidé de questionner des gens sur place sur quatre sujets nous paraissant essentiels.

La division entre la chasse aux autographes et les exposants

Il faut bien l’admettre, à chacun de ces événements, les gens qui font la file pour recevoir les signatures tant convoitées créent un embouteillage excessivement déplaisant pour les collectionneurs qui ne veulent pas d’autographes.

Même s’il ne s’agit pas nécessairement de deux différentes clientèles, diviser le rassemblement en sections est une stratégie qui aère un peu les lieux quand surviennent les périodes achalandées. Placer les signatures sur un étage à part a contribué à améliorer l’expérience, selon Frédéric, un père de famille attendant gentiment l’heure de son option photo: «C’est mieux comme ça. La foule des files d’attente aux signatures se suffit à elle-même.»

Il semble que cette opinion soit partagée par plusieurs. Le cosplayer Tom Beauvais, dont le costume de Freddy Krueger était des plus réussis, mentionne: «Cette division a permis d’avoir plus d’attractions que d’habitude. Il y a plus de véhicules, et de stands à photos. On peut voir davantage de vendeurs et d’artisans également, car habituellement, la section des signatures prend la moitié de la salle des exposants.»

Tom Beauvais Philippe-Aubert Côté Comiccon 2023
Le cosplayer Tom Beauvais et l’écrivain Philippe-Aubert Côté. Crédit photo: Francis Leung.

Des célébrités qui plaisent à tous?

L’un des plus gros attraits de toutes conventions est certainement sa brochette d’invités. Les fans d’horreur avaient donc la chance d’échanger entre autres avec Christina Ricci, Jamie Campbell Bower, le fameux Vecna (et Henry Creel) de la série Stranger Things, Lexa Doig (Jason X, la série Chucky) ainsi qu’avec le duo du film Aliens composé de Lance Henriksen et Michael Biehn.

«C’était très axé sur les séries», répond Tom Beauvais, interrogé sur la diversité des artistes invités. «Par contre avec des invités comme Lance Henriksen, Christina Ricci, Trish Stratus, Jamie Campbell Bower, etc… J’ai trouvé qu’il y en avait pour tous les âges.»

Présent en tant que client et non comme exposant, l’auteur Philippe-Aubert Côté (Le Sculpteur de vœux) mentionne de son côté: «Même si cette treizième édition a été peu faste pour moi (accent mis sur des séries télévisées que je n’écoute pas, conférences annulées à cause de la grève hollywoodienne), l’organisation s’est bien débrouillée, somme toute. Elle a offert des vedettes à toutes les générations, et celles-ci ont pu tirer leur épingle du jeu. J’ai eu de merveilleux échanges avec les vedettes d’Aliens qui ont marqué mon enfance, je repars donc content.»

Le travail de maître d’Epic Photo Ops

Plusieurs compagnies de photos se font compétition pour le marché des conventions, et parfois, les résultats ne sont pas dignes de notre temps et argent. Des séances photo n’offrant aucun espace de rangement pour les clients, dont les acquisitions sont souvent énormes, ou qui laissent traîner des fils électriques dans les points de circulation, ça existe.

Si les mordus peuvent trouver certaines attentes longues, et si on s’étonne de voir à quel point on nous fait presque grimper sur les talons de la personne qui nous précède dans la file pour sauver de l’espace, il faut admettre qu’Epic Photo Ops, que nous avons pu comparer à d’autres, moins efficaces, lors de différentes conventions, s’y connait en matière de gestion de foule sécuritaire. La compagnie s’est attiré une certaine reconnaissance avec l’expertise des options photo de grandes conventions comme les différents Fan Expo, autant au Canada qu’aux États-Unis. La technologie est haut de gamme, et les photos sont prêtes rapidement.

«Les gens sont sympathiques, on scanne nos photos sur le champ pour qu’on puisse recevoir nos [fichiers] JPEG, et les photos sont imprimées rapidement. Ce n’est pas le cas de toutes les entreprises de photos qu’on retrouve dans les conventions», commente Evelyne Malo, une admiratrice de Christina Ricci qui attendait sa séance avec elle.

Christina Ricci Montréal Comiccon 2023
Jean-François Croteau et Sophie Hubert en compagnie de Christina Ricci.

Le palais des congrès

De 2006 à 2011, le Comiccon de Montréal avait pris son envol à la Place Bonaventure, mais dès 2012, la convention a opté pour des installations plus récentes et plus grandes. Il n’est pourtant pas toujours si simple s’y retrouver et de comprendre la structure du bâtiment.

«L’endroit serait parfait si les gens de la convention et ceux du Palais se parlaient plus. Ma voiture était stationnée à proximité de deux accès au Comiccon, mais on nous a presque fait marcher jusqu’à Barcelone avant qu’on puisse atteindre la section du bâtiment réservée à l’événement», mentionne Carole Faucher, une mère de famille tenant une poussette d’une main et la peluche d’une petite fille de l’autre.

À cet effet, monsieur Jonathan Bibeau ajoute: «Nous venons de l’extérieur, et nous ne connaissons pas trop l’endroit. On devrait faire comme à Toronto et mettre des inscriptions extérieures pour indiquer où se trouvent les entrées et sorties. Cela éviterait la marche inutile, car c’était beaucoup de marche.»

«C’est la seule convention que je connaisse qui est infernale à notre entrée et à notre sortie. Personne ne sait où passer», affirme de son côté Catherine Beaudet, qui attend patiemment un autographe. «Les portes ouvertes à l’ouverture sont parfois inaccessibles plus tard. Ça implique que notre stationnement à proximité devient subitement très loin. C’est déplaisant, puisque nous transportions des accessoires lourds à faire signer et qu’on pensait être proches.»

Questionné une fois de plus sur son expérience, Tom Beauvais offre peut-être une partie de la réponse: «Ils limitent les accès, mais c’est pour mieux contrôler les visiteurs. C’est aussi un coin rempli de personnes en situation d’itinérance. […] Cela dit, il faut comprendre que la quantité astronomique de visiteurs nuit déjà grandement au déplacement des gens à mobilité réduite. Les entrées devraient être beaucoup plus accessibles pour eux.»

Ce retour sur l’édition 2023 nous force toutefois à y voir une certaine amélioration. Les volontaires nous ont semblé mieux informés et l’endroit semblait mieux encadré grâce à la division en étages. Il faut dire que certaines éditions passées étaient plus houleuses. Nous espérons que ses organisateurs maintiendront ce que les fans ont apprécié et prendront en considération certaines suggestions de leurs clients.

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