Un samouraï immortel accepte de venir en aide à une fillette qui souhaite venger la mort de son père et connaître le sort qu’on a réservé à sa mère.
On savait tous que Takashi Miike (Ichi the Killer, Audition) savait pondre des films comme s’il était une lapine, mais quand on réalise que Blade of the Immortal est son centième, il y a de quoi se prosterner, surtout si on envisage ses réussites et les multiples genres qu’il a su étrenner avec la candeur d’un passe-partout à travers ces quelques années.
Cette adaptation du manga de Hiraoki Samura présente un scénario qui semble un peu simpliste à première vue: le samouraï qui aide le plus démuni est un thème archi connu dans le cinéma asiatique et même d’ailleurs. Cependant, Miike en profite pour nous offrir avec panache une panoplie de références dont le True Grit d’Henry Hathaway, mais aussi plusieurs classiques du grand Akira Kurosawa sont à l’avant-plan. Jamais ses hommages ne deviennent des pièges dans lesquels il s’embourbe en illustrant ses propres faiblesses par rapport aux films dont il dresse l’éloge. Son style ne cesse de se ressentir: l’ultraviolence, la présence de truands (ici, ce n’est pas des yakusas, mais peu s’en faut), la démystification de certains tabous, le métissage de genres au sein d’un même film. Tout y est.
Alors qu’on plonge dans un film d’action, la violence qui s’ensuit orne presque certains combats d’une facture de film d’épouvante «hardcore». Le passage d’une sublime introduction en noir et blanc qui bascule dans la couleur, à un moment fatidique, se fait avec une délicieuse dose de poésie et la manière énergique avec laquelle le réalisateur filme ses batailles regorge de trouvailles et de savoir-faire.
On peut, certes, reprocher au film d’être un peu long. Si enivrant soit cet amalgame de combats, de gore et de quête identitaire, il s’étire peut-être un peu trop. Il faut admettre qu’avec le jeu convaincant des acteurs, on accepte le compromis. Takuya Kimura fait excellente figure en Toshirô Mifune des temps modernes.
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