[Critique]: Slasher

Note des lecteurs3 Notes
3.5
Note Horreur Québec

On se questionne parfois à savoir pourquoi on aime tant certains films, séries ou chansons qui sont foncièrement mauvais. Et pourtant, une partie irrationnelle de notre cerveau finit par développer un amour incompréhensible envers ces produits de qualité plutôt douteuse. C’est ce que l’on appelle un plaisir coupable, et la série canadienne Slasher en fait définitivement partie.

31 octobre 1988, Waterbury, petite ville imaginaire canadienne, un homme et sa femme enceinte se préparent pour aller fêter l’Halloween. Ouvrant la porte à un mystérieux individu masqué, le couple est massacré ne laissant que le bébé à naître en vie. Leur assaillant est immédiatement arrêté et surnommé «le bourreau». Trente-huit ans plus tard, Sarah Bennett (Katie McGrath, Jurassic World) emménage avec son mari, Dylan (Brandon Jay McLaren, Tucker and Dale vs Evil), dans la maison où ses parents furent assassinés. Dès son arrivée dans le patelin, une série de meurtres exécutés par un imitateur sèment l’émoi dans la ville. Le tueur punit les résidents de Waterbury en se basant sur les sept pêchés capitaux. Avec l’aide du meurtrier de ses parents en prison, Sarah tentera de découvrir qui se cache derrière le masque.

La comparaison avec Scream: The TV Series est évidente: petite ville remplie de secrets, tueur masqué, fausses pistes et j’en passe. Quant au scénario, imaginez Fabienne Larouche (Fortier, Virginie) qui aurait eu un enfant avec Wes Craven: un slasher classique avec des intrigues parfois tirées par les cheveux. Par exemple, l’histoire parallèle concernant la disparition d’Ariel Peterson (Hannah Endicott-Douglas, Good Witch) laisse perplexe et manque cruellement de cohérence. Sans trop en dévoiler, le pauvre jugement d’un des personnages fait largement sourciller. Les intrigues se déroulant au journal local quant à elles donnent l’impression d’être tout droit sorties de la tête de la créatrice de la série Scoop. D’ailleurs, l’auteur Aaron Martin (Degrassi: The Next Generation) tombe magistralement dans le piège de nombreux clichés: couple gai stéréotypé, le chef de police incompétent, la vieille femme désagréable et j’en passe!

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Cependant, là où la série se distingue, c’est dans sa manière très graphique de présenter les exécutions. C’est même en fait sa principale qualité! Se demander quel personnage sera la prochaine victime et comment va-t-il mourir devient rapidement amusant. Contrairement à la série Scream, Martin ne s’est pas gêné pour en donner plein la vue aux amateurs de gore. Certaines scènes sont particulièrement réussies, dont une se déroulant dans un champ qui restera longtemps gravée dans ma mémoire. L’hémoglobine n’est pas au niveau d’un Ash vs Evil Dead, mais surprend tout de même pour une émission télévisée canadienne! Vivement plus de séries qui prennent cette tangente! De plus, le costumier a visé juste en ce qui concerne l’habit du «bourreau». Il lui donne un look encore plus terrifiant et c’est franchement réussi.

La plus grande faiblesse de Slasher demeure l’interprétation de l’ensemble des acteurs. Certains sont corrects, d’autres carrément médiocres, ce qui donne un aspect amateur à la série. Le jeu et certaines répliques ne sont parfois pas très loin du délirant Le cœur a ses raisons de Marc Brunet (Like Moi). Lorsque Sarah discute avec le personnage de June Henry (la très insipide Jessica Sipos, Ascension) de son secret et que cette dernière se met soudainement à pleurer, la scène devient rapidement ridicule et, sans le vouloir, plutôt hilarante.

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Outre ses nombreux défauts, la série procure étrangement un réel plaisir. Malgré l’aspect ultra-convenu et prévisible du scénario — plusieurs trouveront sans doute l’identité du tueur prématurément —, l’ensemble de l’oeuvre réussit tout de même à créer un certain suspense et maintenir l’intérêt. La toute dernière scène donne le ton pour une prochaine saison et prend une direction qui semble très prometteuse.

Slasher est disponible sur Netflix et sera diffusé sur AddikTV  dès le 13 février prochain dans sa version française, Slasher: Le Bourreau.

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