Une île étrange habite une poignée de femmes et leurs enfants, tous de jeunes garçons approximativement du même âge. Chaque jour, les jeunes hommes doivent prendre une médication, sans compter les visites fréquentes à l’hôpital. De quoi souffrent-ils? Que fabriquent leurs mères sur la plage, une fois la nuit tombée? Il n’y a que Nicolas qui ose poser les questions et ses découvertes le mettront en danger.
Davantage inclassable que film d’horreur pur et dur, Évolution présente bien quelques éléments horrifiques, mais le spectateur à la recherche d’émotions fortes n’y trouvera pas son compte ici. En effet, le film de la cinéaste française Lucile Hadzihalilovic (Innocence) est assez contemplatif. Le mystère que vivent les jeunes hommes se jouera dans les silences et les non-dits, plutôt que dans les révélations chocs et les effluves de sang.
Hypnotisés, on contemple de longs plans d’anémones de mer qui dansent au rythme du courant, des scènes qui donneront le ton à l’ensemble du film. La production mise ainsi sur la magnifique direction photo — le film a été tourné dans les Îles Canaries en Espagne —, des mises en scènes dépouillées et une trame sonore subtile pour créer des atmosphères déroutantes où la faune et la flore marine sont au coeur même de l’intrigue.
Julie-Marie Parmentier et Roxane Duran (Le ruban blanc), respectivement la mère castrante et l’infirmière aimante, deux femmes qui détiennent la clé de l’énigme, sont envoûtantes à l’écran. Dommage que le dernier chapitre se gâte légèrement avec un dénouement un peu plus risible que convaincant ainsi qu’un manque de rythme qui finit par agacer. Évolution nous imprègne néanmoins d’un agréable mystère qui demeure longtemps après le visionnement.
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