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Entrevue 666: Marie Milette et «La nuit de l’horreur» de Hérôle

La compagnie de jeux d’immersion québécoise Hérôle est de retour cet automne avec ses fameux campings «La nuit de l’horreur», en Mauricie et en Montérégie, pour une deuxième année. L’expérience promet un 12 heures terrifiant en pleine nature et en compagnie de 60 acteurs professionnels qui n’ont qu’une mission: vous faire passer une nuit d’enfer!

Horreur Québec s’est entretenu avec Marie Milette, conceptrice de jeux immersifs et co-propriétaire de Hérôle, question d’en apprendre plus sur l’évènement: 


Horreur Québec — Parle-nous de la naissance de Hérôle et de ton rôle en tant que co-propriétaire.

Marie Milette — Je viens du milieu de jeu de rôle, du grandeur nature. J’en fais depuis 15 ans. C’est de cette façon que j’ai découvert les activités immersives. Plus je jouais et plus j’avais envie de me retrouver du côté de l’animation. C’est aussi comme ça que j’ai rencontré mon conjoint et partenaire d’affaires [Éric Paul Parent, co-propriétaire], au Sanctuaire des braves, un camp extraordinaire dans l’univers d’Amos Daragon! On avait certaines divergences au niveau de l’organisation et suite à d’autres expériences avec différents projets d’immersion, on a décidé de partir notre propre compagnie. Avec Hérôle, on veut faire découvrir les activités immersives aux gens et les rendre accessibles. L’horreur est vite tombé dans nos choix de thèmes parce que la peur c’est une émotion très facile à exploiter et qui permet de faire comprendre toutes les possibilités. On se bat un peu contre ça, parce qu’évidemment on ne fait pas juste de l’horreur.

On porte plusieurs chapeaux encore, on est en période de restructuration, mais grosso modo, c’est comme si on était deux producteurs où chacun pilote ses projets. Évidemment qu’on s’aide aussi mutuellement.

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HQ — Votre Nuit de l’horreur s’installe pour une deuxième édition. Qu’est-ce que vous proposez de nouveau cette année?

MM — Cette année on est sur deux sites: Notre-Dame-du-Mont-Carmel, en Mauricie, comme l’an dernier, et on ajoute un nouvel emplacement à Sainte-Catherine. On a aussi revu nos forfaits pour offrir plus de choix. L’an passé, on avait 150 places en tout, avec seulement les forfaits (t-shirts) verts, jaunes et rouges. Seulement 25 places rouges étaient disponibles et elles se sont vendues presque tout de suite.

Cette année, les verts deviennent des spectateurs, ensuite les jaunes deviennent des demies nuits, on a maintenant 100 places pour les rouges, qui vont voir l’intensité augmenter quand les jaunes vont quitter, et finalement on ajoute aussi les t-shirts noirs avec seulement 7 places, à qui on va envoyer un questionnaire assez précis sur leurs peurs, etc. Eux sont séparés des autres; ils vont vivre une expérience extrême!

HQ — Est-ce que le scénario demeure le même?

MM — En fait on a décidé qu’on aurait un scénario différent par site. Le scénario de l’an dernier est repris à Mont-Carmel, mais évidemment on a modifié et peaufiné certaines choses. On est à la recherche de 6 campeurs portés disparus depuis 3 jours. Il faut savoir qu’on se retrouve dans un endroit maudit. Au 19e siècle, une secte y faisait des sacrifices humains…

Puis à Sainte-Catherine, on est sur une île, on s’est donc inventé une histoire où des scientifiques auraient fait des recherches et autres expériences bizarres. Peut-être que certaines personnes rencontreront des mutants, ce genre de choses…

HQ — Quels sont les pires sévices qu’on pourra vivre pendant La nuit de l’horreur?

14502843 1797747857140094 277922080441082428 n e1499019107685MM — C’est difficile de répondre parce que c’est très personnel! On n’a pas tous les mêmes peurs. On a une phrase de sécurité quand les gens veulent arrêter («je veux mon nounours»), mais notre but, ce n’est pas vraiment qu’il y ait le plus grand nombre de gens qui l’utilise. L’idée c’est plutôt de jouer sur la limite et que la personne puisse se dépasser.

L’an passé trois participants ont utilisé la phrase. Une en particulier l’a utilisée quand on a sorti les insectes. C’était trop pour elle; elle a dit la phrase, s’est retirée, mais quand elle est revenue un peu plus tard, elle a pu se rendre plus loin et vivre la «scène» au complet.

Elle c’était ça. D’autres personnes, c’est se faire enterrer, etc.

HQ — D’ailleurs, as-tu des anecdotes particulières de l’an dernier à nous révéler?

MM — C’est plus des situations qu’on n’avait pas envisagées. Entre autre, on avait une équipe de clowns freaks qui se promenaient dans une grosse van pour kidnapper les gens. Un moment donné, les acteurs sont venus nous voir parce que les gens leur courraient après pour se faire kidnapper. Ils ne savaient pas trop comment réagir… (rires)

Mais sinon, l’an passé, les clients étaient à 70% des femmes. Et plusieurs gars dans mon équipe ont… disons… perçu que certaines d’entre-elles ne venaient pas juste chercher de la peur, si tu voies ce que je veux dire…

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HQ — Est-ce que Hérôle a d’autres projets horrifique à venir prochainement?

MM — Absolument! La réaction l’an dernier a tellement été positive. On a deux projets dans les airs présentement. On organisait depuis quelques années le parcours de peur à La Vieille prison de Trois-Rivières puis au Morrin Centre à Québec. Cette année, on ne fera pas celui de Trois-Rivières parce qu’on a constaté que les gens en voulaient plus. On a envie de faire un parcours d’horreur, plus qu’un parcours «grand public» de peur. On voudrait faire quelque chose de vraiment intense, à seulement une ou deux personnes. On espère pouvoir le faire cette année, mais ça reste à confirmer.

Sinon, vous devez connaître L’Hôtel 54? On se parle beaucoup ces derniers temps et on regarde pour faire quelque chose ensemble… Prolonger la période de l’Halloween! Nous on a nos Nuits de l’horreur en septembre, ensuite on est très occupé en octobre et eux aussi, mais en novembre, on aimerait bien s’unir pour faire quelque chose…

Mais aussi dans nos jeux d’évasion à Trois-Rivières, on en a un d’horreur qui roule à l’année longue: Zombie. Ça se passe dans le noir, avec seulement une lampe de poche et t’as un zombie dans les pattes!

On a plein d’autres idées qui germent!

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***

HQ — J’ai su entre les branches que malgré tout, tu n’étais pas une fan d’horreur, peux-tu commenter…!

MM — La peur, l’adrénaline, ce n’est tellement pas des sentiments que je recherche! Ça me rend tellement inconfortable. Mon frère et sa blonde, qui sont des vrais fans d’horreur, rient toujours de moi, parce que j’écris des scénarios d’horreur pour nos concepts, mais pourtant je n’en écoute pas, ça me fait trop peur!

Dans la dernière année, je me suis forcée à en écouter un peu plus. J’me suis dis que ça pouvait être une bonne source d’inspiration.

HQ — Justement, comment réussies-tu à t’inspirer pour la création de scénarios horrifiques?

MM — Moi ce qui m’inspire c’est l’immersion. De plonger les gens dans une ambiance. À la base, tous les thèmes m’intéressent. J’aime m’imaginer à leur place et imager les scènes qu’ils pourraient vivre. Mais aussi avec l’expérience, on réussit à connaître ce qui peut susciter le plus de réactions.

Y a une scène dans un de nos premiers parcours à laquelle je repense souvent et qui m’aurait tellement fait capoter. La thématique c’était Batman. Il y avait un nouveau jeu vidéo qui venait de sortir et on avait réussi à avoir les droits de Warner pour le faire. Les joueurs arrivaient dans une salle et on avait une actrice, toute petite, toute cute, qui faisait juste chanter dans le noir. Quand on approchait d’elle, on la voyait de dos — évidemment! — puis elle se retournait et s’ouvrait la bouche avec un des items à ramasser. Le plus brave devait aller lui prendre! Moi, je n’aurais pas pu le faire!

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HQ — Vous inspirez-vous aussi des expériences extrêmes américaines qu’on a pu voir récemment sur YouTube?

MM — Il y en a quelques uns aux États-Unis qui offrent ce genre de truc, dont BLACKOUT, où tu dois signer des décharges et consentements, etc. Mais ils font aussi beaucoup de campings d’horreur et c’est plus de ça dont on s’est inspiré.

Y a le Great Horror Campout qui est un des plus populaires. Eux sont chanceux parce qu’ils peuvent offrir ce genre d’activité à l’année. Sauf que c’est davantage géré comme une attraction. Les gens font la file pour, par exemple, entrer dans un labyrinthe. Nous on voulait un scénario en continu, une expérience et une histoire complète.

Je me suis promis d’en faire plus un jour, mais ça tombe toujours dans nos périodes les plus achalandées et avec la distance, c’est plus difficile.

HQ — Qu’est-ce qui t’effraie le plus?

MM — Ce que je n’aime pas dans films d’horreur, c’est les sursauts faciles. Les trucs trop dégueulasses aussi, je n’ai pas envie de voir ça. Je pense que j’ai trop d’empathie pour les personnages! Les films Saw par exemple, pas capable…

En revanche, la littérature d’horreur, ça m’interpelle beaucoup plus. Je redécouvre Stephen King présentement. Lovecraft, j’ai adoré ce qu’il a fait. Notre scénario en Mauricie est d’ailleurs assez inspiré de ces univers-là. Avec la littérature, j’ai quand même un certain contrôle sur ce que je peux imaginer; je préfère ça.

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HQ — Serais-tu capable d’assister à La nuit de l’horreur en tant que «chandail noir»?

MM — My God, je ne pense pas! Mais j’ai tellement de plaisir à le préparer et faire vivre des expériences intenses à ces gens-là, pour qui c’est leur trip. Évidemment, étant donné que je sais tout ce qu’y va arriver c’est différent, mais si tu me plaçais là-dedans sans rien savoir, je ne pense pas non!

HQ — Tantôt tu nous disais que tu avais recommencé à voir quelques films d’horreur, en as-tu vu un bon récemment?

MM — Ce qui me vient en tête présentement, même si ce n’est pas un film d’horreur, c’est la série Stranger Things sur Netflix. J’ai vécu un dilemme en l’écoutant. Je trouvais ça super bon, bien réalisé, etc., mais en même temps ça me stressais tellement!

En revanche, plusieurs personnes de mon équipe trippent sur les films d’horreur et me font des recommandations sur ceux que je devrais écouter. J’ai tendance à me méfier de leurs suggestions. J’aurais sûrement beaucoup trop peur!


La nuit de l’horreur se déroule les 1er et 2 septembre à Notre-Dame-Du-Mont-Carmel ainsi que les 15 et 16 septembre à Sainte-Catherine. Consultez le site web pour vous inscrire et visitez le site de Hérôle pour découvrir toute la gamme des activités offertes!

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