Dark Crimes Jim Carrey

[Critique] Dark Crimes: Ace Ventura mène l’enquête

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1.5
Note Horreur Québec

Alors qu’il enquête sur un meurtre et sur un romancier qui y décrit un crime similaire dans l’un de ses romans, un enquêteur se lie avec une prostituée qui lui fera découvrir un monde inattendu.

Il en aura fallu du temps pour que le long-métrage Dark Crimes, présenté en octobre 2016 au Warsaw Film Festival en Pologne, nous soit accessible. Le film vient de faire son apparition en vidéo sur demande, mais on comprend enfin pourquoi il a mis aussi longtemps à paraître.

Malgré quelques rôles dramatiques à son actif — The Truman Show, Man on the Moon et Eternal Sunshine of the Spotless Mind —, Jim Carrey a une réputation de comique. Ce n’est peut-être pas si facile de trouver un scénario sérieux quand on a osé, jadis, faire parler son derrière à la soirée des Oscars. C’est possiblement pour cela que l’acteur s’est offert un petit voyage en Pologne, où son statut de joker est moins établi, et où un cinéaste a bien voulu lui confier un rôle sérieux.

Dark Crimes 2016 movie poster

Inspiré d’un essai relatant un véritable crime, Dark Crimes essaie tellement de détourner le moindre cliché du film policier qu’il finit par devenir assommant. Le scénariste Jeremy Brock avait pourtant rédigé de bons textes (Mrs Brown, en plus d’avoir participé à The Last King of Scotland), mais cette fois, son désir d’épurer un récit outrancier désamorce l’intrigue policière au point de plonger le spectateur dans un total désintérêt. Impossible de s’immerger dans l’enquête ou de se sentir concerné par elle. Bien sûr, cette dernière n’est qu’un prétexte pour aborder des sujets plus empoignants et épineux. Cependant, les ambitions font place à des approches des plus saugrenues.

Le réalisateur Alexandros Avranas fait preuve d’une maîtrise technique acceptable, mais son film demeure impersonnel. Un grand cinéaste aurait pu couvrir certains trous par des insistances ou cadrages plus enclins au suspense. En adéquation avec la scripte, le mot d’ordre est la neutralité. Le propos, qui manquait de précision, devient donc désordonné sur l’écran.

Jim Carrey est surprenant et entièrement intronisé dans un rôle trop infâme pour le talent qu’il démontre. Comme toujours, Charlotte Gainsbourg (Antichrist, Nymphomaniac) est brillante, mais l’ensemble est trop raté pour que le duo ne puisse le sauver. Il en résulte un véritable gaspillage de possibilités.

Dark Crimes Trailer #1 (2018) | Movieclips Trailers

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