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[SPASM 2018] Kabaret Kino: la course contre la montre

La 17e édition du Festival SPASM s’est ouverte jeudi soir dernier avec le Kabaret Kino, qui s’amenait pour une deuxième édition depuis que son président-directeur général, Jarrett Mann, est devenu directeur artistique chez Kino Montréal. Mais avouons-le, l’association entre les deux entités est plutôt parfaite et comme l’an dernier fut un véritable succès, pourquoi ne pas remettre ça?

Cette année, les 10 cinéastes qui participaient au défi se voyaient prêter du matériel professionnel pendant 72 heures seulement, à tour de rôle, pour filmer un court de genre. Certains avaient la chance de tenir pour la première fois entre leurs mains une caméra de grande qualité et c’est très excité — et les yeux fatigués — que les réalisateurs sont venus nous présenter le résultat au Théâtre Plaza.


Ludum de Cédrick Provost

Deux soeurs jouent un jeu ensemble jusqu’à ce que leur mère participe d’étrange manière dans le court de Crédick Provost. L’idée très amusante et bien exécutée où créatures et jump scares se rencontraient était parfaite pour ouvrir la soirée. Quelqu’un a trouvé la signification du titre?

Rétrovision de Christopher Williams

Sur papier, l’idée de base du film de l’humoriste Christopher Williams, qui en était à son premier Kino, était tout simplement géniale. Une femme voit un spectre dans le caméra de recul de son véhicule. Dans l’exécution, certains détails restaient à fignoler, surtout au niveau du montage et punch final. Certaines séquences impressionnaient toutefois, surtout lors des retours en arrière, et on a eu un faible pour la musique qui mélangeait électro-rétro et rock agressif.

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Le mur de Marie-Claude Béchard

On a failli ne pas voir Le mur de Marie-Claude Béchard et ça aurait été assez dommage! La cinéaste a mentionné avoir éprouvé quelques problèmes avec son film, qu’elle a finalement pu remettre à la dernière minute. Outre la colorisation qui n’a pas pu être effectuée, son court s’est avéré être l’un des plus intéressants de la cuvée. Un petit garçon se retrouve en campagne chez sa grand-même qui doit le garder pour la semaine et découvre des choses étranges. Le scénario, très mystérieux, était très bien construit jusqu’à cette finale coup de poing. Chapeau à la réalisation!

Nous aurons soif de Charles-Louis Thibault et Ménad Kesraoui

Nous aurons soif s’ouvrait avec la typographie iconique orange sur noir de Halloween pour nous offrir une relecture complètement disjonctée du classique de 1978. Dans un chalet, une femme ne retrouve plus son petit copain. Le mélange entre humour et tension était très bien maîtrisé et l’histoire s’est conclue sur une scène plutôt énigmatique, que personne au monde n’aurait pu prévoir.

Ophélie arrivera un peu plus tard de Charles Massicotte et Lou Scamble

Le duo Massicotte et Scamble était heureux de se retrouver le temps d’un Kino et ça paraissait. Leur film surréaliste, tourné en noir et blanc, était fascinant à découvrir. Impossible de vous décrire le scénario, mais une jeune femme se retrouve confrontée à un espèce de fonctionnaire qui la sermonnera sur les vertus de l’attente. La performance de l’acteur en question était tout simplement délicieuse. Un genre de David Lynch rencontre Jean-Pierre Jeunet.

Maledictus de Izabel Grondin

La cinéaste québécoise qui n’a plus besoin de présentation nous a offert avant son court un discours plutôt senti! Comme on dit, il fallait être là, mais la réalisatrice de La Table, qui a récolté plus du million de vues sur YouTube, a sommé les fans de genre présents a encourager le cinéma d’ici en se rendant en salle lors des sorties, plutôt qu’attendre le Blu-ray, le Netflix ou encore de succomber au téléchargement illégal, qui assassine littéralement ces productions.

Son court Maledictus nous transportait en plein The Evil Dead, mais résolument plus sérieux, où un homme dans les bois se retrouve aux prises avec un léger problème… satanique. Si l’expert en effets spéciaux Rémy Couture y signait un maquillage gore assez impressionnant, c’est surtout le jeu des effets sonores plutôt stressant de la créature qui courrait dans la forêt qu’on retient. Efficace!

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Le reflet de Louis-David Jutras

Le film de Louis-David Jutras nous présentait un scénario plutôt simple, où le reflet d’une jeune femme dans son appartement fait défaut, mais ô combien efficace! En quelques minutes à peine, le cinéaste a su installer une réelle tension dans la salle, qui s’est soldée par un jump scare trop bien orchestré. C’est en plein le genre de court que James Wan pourrait développer en long-métrage. Les gens en discutaient encore entre dans la file pour le vestiaire. Le meilleur coup de la sélection!

Mindscreen de Pierre-Luc Gosselin

Ce n’est pas par hasard que Pierre-Luc Gosselin de Les Gars des Vues et Le Bye Bye a clôturé la soirée. Personne ne voudrait présenter un film après tant d’expérience dans le domaine. L’expert en effets spéciaux s’est d’ailleurs muni d’un scénario propice à étaler son talent où un homme, aspirant cinéaste, trouve un casque spécial qui lui permet de réaliser de grandes choses. La réalisation hyper-active était plutôt payante pour ce genre de soirée, mais des gags plus faciles tombaient à plat et certains dialogues étaient plutôt difficiles à entendre. Visiblement, le nombre d’heures passées en post-production a dû être plutôt élevé. Peut-être moins dans l’esprit d’une soirée Kino?


Difficile de juger des films réalisés en si peu de temps et avec si peu de moyens! Bien que l’ensemble était très agréable à découvrir, la soirée s’est avérée un peu trop courte. En effet, alors que l’an dernier on nous présentait une impressionnante sélection de 16 films (!), la cuvée 2018 n’en contenait que la moitié. En calculant que les courts ont en moyenne 5 à 10 minutes, on s’en sort avec peu de temps d’écran. Au final, ce sont malheureusement des problèmes de projection persistants qui ont étiré le temps lors de la soirée. Espérons tout de même retrouver la soirée, un exercice excessivement intéressant, l’an prochain!

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