[Fantasia 2018] One Cut of the Dead: bien exploiter l’exploitation

Sur un modeste plateau de film de zombies, les choses se corsent au moment où de vrais morts-vivants surgissent pour croquer les membres de l’équipe. Voilà qu’après trente minutes, le générique se met à défiler devant nos yeux. Nous entrons alors dans un second segment du long-métrage qui relate la genèse fictive de ce film de bas niveau qu’on vient de voir, où la consigne au cinéaste était de tourner ce navet en un plan-séquence.

Après l’inoubliable Chained for Life, Fantasia nous propose un autre film qui s’amuse à nous amener sur le plateau d’un long-métrage d’épouvante aux qualités douteuses. Au lieu d’une approche plus dramatique, nous prenons ici la jonction humoristique. La première partie de One Cut of the Dead nous semble déconcertante tellement l’ensemble paraît amateur et boursouflé, mais il faut rester accroché, car le vrai délire est à venir. Après ce que l’on pourrait appeler une parodie amicale des films d’exploitations de zombies de décennies révolues, le cinéaste et scénariste Shin’ichirô Ueda nous propose un making off digne de Bowfinger. Il décortique chaque lacune du court-métrage et nous montre habilement l’envers du ridicule.

Il va sans dire que son scénario démystifie les contraintes ridicules que subissent certains cinéastes accablés par des commandes, mais ce tournage rocambolesque devient aussi sous sa houlette un véritable faire valoir pour certaines petites productions que les critiques rigides s’amusent à qualifier de non-artistiques. On peut donc affirmer sans hésitation qu’il y a une forme de réflexion derrière le premier degré. L’ensemble est fortifié par une mise en scène énergique qui propose une série de passages désopilants.

Incarnant chacun un personnage aux attributs comiques, l’ensemble des acteurs jouent dans le ton voulu et montre une vigueur amusante.